C’est le vivier qui permettra en partie de produire des joueurs de qualité et d’élever le niveau. Que de chantiers !
Pour remporter la CAN, il faut des joueurs exceptionnels, gagneurs qui jouent au plus haut niveau international. Les grosses cylindrées du continent ont des joueurs qui évoluent dans les plus grands clubs européens. La plupart sont nés en Europe et ont appris à jouer au football dans les règles de l’art et sous la direction des plus grands formateurs. Cependant, quelques-uns ont émergé dans le championnat local avant de partir, le moment venu, en Europe pour progresser et apprendre les «détails» du haut niveau. A quoi sert un championnat local si on veut une sélection aguerrie et qui joue pour gagner? Eh bien, il produit quelques joueurs de qualité et permet aux jeunes doués et au fort potentiel d’exercer leur métier de footballeur dans une compétition crédible. Notre championnat, et malgré toutes ses limites, reste, à notre avis, un «produit» attirant et suivi avec de l’intérêt chaque week-end (et chaque fois que l’on joue en milieu de semaine) pour les matches. Même si l’assistance n’est plus aussi nombreuse qu’auparavant, on est sûr que le public des clubs du haut et du bas du tableau suit avec ferveur les matches de ce championnat. Mais techniquement, c’est un championnat moyen pas plus. L’EST a creusé un écart conséquent devant ses riveaux traditionnels qui n’ont plus le souffle de tenir le rythme. Que devons-nous réformer sur notre championnat pour le bien de la sélection ? Tout d’abord, la programmation, le point le plus urgent à soigner. On ne peut pas rester à la merci d’une victoire ou d’une défaite en Ligue des champions ou en coupe arabe. Il faudra tenir compte de la disponibilité du public (véritable client qui regarde, qui s’intéresse et qui va au stade) et des possibilités des clubs tunisiens. Un championnat soutenu qui permet aux clubs de prévoir des rentrées de fonds et de payer des salaires élevés ferait la bonne affaire. Techniquement, c’est un championnat qui n’encourage pas les clubs formateurs. A quoi sert de jouer avec 6 joueurs algériens ou maghrébins sans oublier les étrangers ? N’a-t-on pas pensé aux jeunes talents qui émergent et qui n’arrivent plus à arracher une place même dans des clubs de bas du tableau (tout le monde se rue vers l’école algérienne) ? Un championnat qui appuie la sélection, c’est un championnat où les clubs sont à l’aise et peuvent tenir leurs finances. C’est un championnat qui doit, à notre avis, «imposer» aux clubs un quota de jeunes formés dans la liste des joueurs qualifiés. Beaucoup à faire si l’on veut soutenir le premier vivier de la sélection. Veut-on le faire? C’est la question-clef.
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