Le marché aux voix de la honte

Finalement, ceux qui ont souligné, à plusieurs reprises, que l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a achevé sa mission et que les députés qui sont partis, jeudi 1er août, en vacances n’ont plus rien à produire ou à faire au sein du paysage politique national (plus particulièrement ceux qui ne se présenteront pas aux législatives du 6 octobre prochain) ont l’obligation de réviser leur copie et de reconnaître qu’ils ont fait fausse route.

Il paraît, en effet, avec le démarrage, hier, du dépôt des candidatures à l’élection présidentielle dont le premier tour est programmé pour le 15 septembre prochain, qu’un véritable marché aux parrainages s’est déjà installé entre certains députés prêts à monnayer leurs signatures et certains candidats au Palais de Carthage disposés eux aussi à payer cash les signatures dont  ils ont besoin pour peaufiner leurs dossiers de candidature.

Et plusieurs observateurs et analystes n’ont pas hésité à qualifier les tractations s’opérant entre quelques candidats au Palais de Carthage et certains députés de transactions commerciales où les voix se vendent au vu et au su de tout le monde au plus offrant.

Le phénomène est d’autant plus inquiétant et troublant qu’on relève que quelques candidats à la présidentielle ont réussi à obtenir le parrainage de députés avec lesquels ils ne partagent aucune orientation. Pire encore, ils s’est avéré que certains députés ont parrainé des candidats qu’ils considèrent comme des adversaires politiques, voire comme un véritable danger qui menace le processus démocratique national dans son essence même.

Que faut-il conclure en observant « le marché aux parrainages » et en découvrant qu’un certain nombre de nos députés n’ont fait que vendre le plus simplement leurs voix à ceux qui sont disposés à payer cash et à offrir un prix difficile à concurrencer ?

La question est à poser sérieusement et les acteurs du paysage politique national se doivent d’y apporter une réponse qui contribuerait un tant soit peu à dissiper les doutes,  la suspicion et la  méfiance qui ont  plané, hier, au siège de l’Isie, sur la première journée de dépôt des candidatures au Palais de Carthage.

Quand une députée annonce : «Ajourd’hui (hier), démarre au siège de l’ARP la vente aux enchères publiques des voix de certains députés en vue de l’obtention des signatures de parrainage à l’élection présidentielle. Bonne  chance à tous», il n’y a plus rien à ajouter et aucun commentaire n’est plus à faire.

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