football des jeunes : Et ces académies ?

Clubs, footballeurs, investisseurs, franchises de clubs européens, mais qui contrôle ce football payant qui, dans la plupart des cas, vend des illusions aux jeunes et à leurs parents?

Presque tout le monde se met à l’heure des académies de football. Des footballeurs, des investisseurs et bailleurs de fonds, des clubs aussi qui offrent des services payants à leur public (et les tarifs ne sont pas abordables pour des associations censées servir la jeunesse) et à n’importe quelle personne qui n’a pas forcément un vécu et des connaissances en football. Le foisonnement des académies de foot pour jeunes partout en Tunisie est un peu inquiétant. Le nombre est important, mais le problème est que ce nombre élevé (qui traduit une demande potentielle impressionnante) n’est pas synonyme de qualité. On a vu et on voit toujours des académies naître en deux semaines, et on voit des méthodes de détection et de formation qui ne respectent pas les normes, sans parler des conditions déplorables dans lesquelles évoluent ces enfants qui rêvent (eux et surtout leurs parents) de devenir de grands joueurs et de bien apprendre à jouer au football. Etat du terrain, hygiène, éclairage, nombre d’enfants par terrain, qualité et compétences des formateurs… plein de ces académies qui évoluent en grande partie au noir (sans autorisation et sans respect du cahier des charges) ne font que gagner de l’argent sans se soucier de la qualité. La donne est simple (et effrayante): on bâtit une académie pour «vendre» le service de formation et d’apprentissage à des jeunes que les clubs ne peuvent plus encadrer (par manque de moyens et de savoir). Même les clubs formateurs profitent de la notoriété de leur enseigne pour attirer des jeunes affiliés aux couleurs du club. On n’est plus au stade du football accessible pour tout le monde. Un parent démuni ne peut pas réaliser le rêve de son enfant de jouer au football, car même les grands clubs privilégient les académies et les revenus sur leur devoir de détecter et de former les talents. Dans ces académies, il y a un nombre d’institutions de qualité qui ont des formateurs spécialisés et des méthodes saines. Cependant, ce ne sont pas la majorité. La plupart de ces académies exercent sans aucun suivi de la FTF (qui a l’autorité technique) et sans aucune inspection de la part des instances publiques.
Ce qui est grave, c’est que plein de ces académies vendent des illusions aux parents en jouant sur leur envie de voir leurs enfants devenir grands joueurs et gagner de l’argent. Le paysage est très complexe et mal organisé avec un nombre considérable d’académies qui évoluent, et avec des montants invraisemblables (la rentabilité est assurée). Et aujourd’hui, on a de plus en plus de grands clubs européens qui s’installent à travers des franchises octroyées et des tarifs élevés. Il est temps qu’on mette de l’ordre dans ce secteur quasi anarchique qui peut, s’il est normalisé, embaucher de jeunes entraîneurs et dirigeants formés (et non pas d’ex-footballeurs qui n’ont aucune connaissance en formation), et aider les clubs à améliorer le parcours de formation. Aujourd’hui, ces académies sont, en grande partie, une véritable «arnaque» et abusent d’une jeunesse mal encadrée par des parents qui ne voient que l’argent à terme!

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