Le grand format de cet après-midi entre le CSS et le CA promet forcément monts et merveilles quels que soient la situation et l’état d’esprit des deux équipes. Le classico a de tout temps été disputé et foncièrement porté vers l’avant. Le choc d’aujourd’hui ne dérogera sûrement pas à la règle, et l’on s’attend à une explication au sommet entre deux formations qui se connaissent bien.
Gros bras du championnat, le CSS sera certes privé de son fer de lance, Firas Chawat, mais il foulera la pelouse de Radès avec l’ambition de récolter trois points et consolider son rang au classement. Cependant, cette équipe sfaxienne n’est pas assurée de se promener à Radès. Loin de là. Même si le CA est encore embryonnaire, il sait se transcender dans les grandes occasions et forcer son destin. Forcément, le CA dispose même de quelques raisons de croire à la victoire. Effet Zvunka oblige, l’équipe clubiste n’est plus aussi imparfaite qu’en début de saison.
Le message est passé, la confiance a été rétablie et l’optimisme est de rigueur. Question de mental, d’osmose et d’engouement même. Le coach français a réussi à fédérer, à accroître la synergie au sein de son groupe et même autour. Une fois la cohésion retrouvée, il s’agit maintenant de persévérer, à commencer par s’imposer au plus haut niveau face à un CSS, coriace, fringant et pimpant. Ce faisant, pour contrarier les plans de son alter ego, Ruud Krol, Victor Zvunka devra faire en sorte que ses poulains imposent leur patte face à l’armada adverse.
Conscience collective
Pour l’escouade clubiste, les regrets d’une moitié de saison en demi-teinte, accentués par l’élimination précoce en C1, font désormais partie du passé. Car au CA, les regrets ne sont jamais éternels. Pas le temps de cogiter, pas le temps de s’attarder. Et à l’image des dernières sorties du onze clubiste, les puristes sont d’ailleurs unanimes. Le CA a retrouvé de la solidité.Du point de vue analytique, certains tauliers de la défense ne renvoient plus l’image de ces starlettes empruntées et maladroites. La défense a repris quelques couleurs et l’attaque a retrouvé de la confiance. La vérité d’hier n’est pas celle d’aujourd’hui. Pour se mettre au diapason cet après-midi, il s’agit de retrouver ce «fighting spirit» propre aux grandes équipes, et montrer à terme que quelque chose a bel et bien changé dans la mentalité clubiste.
Indépendamment des munitions pour affronter le Club Sportif Sfaxien, ce choc se jouera, à n’en point douter, comme à l’accoutumée, c’est-à-dire au mental, au forceps. Mais au-delà, il s’agira pour le CA d’apporter la preuve de son renouveau en montrant les crocs. En clair, s’il y a une prise de conscience collective depuis l’intronisation du nouveau plateau technique, l’on note aussi que sur le terrain, dans le jeu et dans l’envie, les hommes de Zvunka se sont rendus compte qu’ils avaient les armes pour rivaliser autrement. C’est en substance le discours que le staff s’efforce à passer et c’est porteur.
Ce faisant, l’autre différence par rapport aux dernières sorties du CA, c’est l’alchimie créatrice qui se dégage de cette formation clubiste. Et comme pour ne pas donner un virage trop brutal à cette ambition naissante, les leaders du groupe ont retrouvé leur vocation première. Celle de tirer l’équipe vers le haut quand la mécanique grince. Darragi, Abdi, Ben Yahia, mais aussi Khefifi (qui a fait amende honorable), Haddad, le néo-international Chamakhi, Agrebi et surtout Ifa qui commence à retrouver son agilité.
Cet après-midi, le CA sera jugé sur la qualité de sa réponse face à un illustre concurrent. Après avoir accepté la défiance des fans et retrouvé leur confiance, place maintenant à la constance…
Khaled KHOUINI