Du côté du Parc B, c’est le silence qui prime depuis que la direction du club a envoyé son recours au Tribunal Administratif Sportif. C’est que dans ce genre d’affaires peu commodes et compliquées, il vaut mieux agir avec pragmatisme. Rejouer une finale de Ligue des champions est une première dans l’histoire du football mondial et pas seulement africain. L’attitude la CAF dans l’affaire de la finale EST-Wydad de Casablanca laisse à désirer au point que Gianni Infantino a décidé d’intervenir directement en chargeant la secrétaire générale de la Fifa, la Sénégalaise Fatma Samoura, de rester à la disposition de la CAF pour une période de six mois à partir du 1er août prochain avec pour mission de diriger un audit général.
Tout cela pour dire que toute l’affaire qui entoure la finale de la Ligue des champions africaine dépasse de loin le cadre sportif et une banale panne de VAR. Et même si l’Espérance de Tunis n’est pour rien dans la panne de la VAR et tout ce qui a suivi, elle demeure néanmoins une victime collatérale. Par ailleurs, les résultats de l’équipe première ont considérablement régressé depuis l’annonce de la CAF de rejouer la finale contre le Wydad : une élimination en demi-finale de la Coupe de Tunisie et trois défaites en championnat, même si les dernières contreperformances en Ligue 1 n’ont pas influé sur l’octroi du titre déjà acquis après la large victoire remportée devant la JSK et à trois journées de la fin de l’exercice. Sauf que le moral de la troupe de Mouine Chaâbani n’est plus au beau fixe et la programmation de la préparation d’intersaison tarde à se mettre en place à cause de l’attente liée à la décision du TAS.
La donne changerait !…
Si le TAS valide la décision de la CAF de faire rejouer le match contre le Wydad, on assisterait à une situation des plus absurdes, puisque les deux finalistes aligneraient forcément des formations complètement différentes de celles qui avaient disputé la finale du 31 mai dernier.
Rien qu’à l’Espérance de Tunis, deux départs sont annoncés : Aymen Ben Mohamed et Ghailane Chaâlali devraient quitter le club. Leurs contrats expirent le 30 de ce mois. Si leurs départs se confirment, ils ne seraient pas de la partie si la finale serait rejouée.
Côté recrutements, on sait que le président du club s’active comme à son habitude sur le marché des transferts. Discret, Hamdi Meddeb ne révélera pas aussitôt les identités des joueurs qu’il recrutera cet été, ni ceux qu’il convaincra de rester même si Franck Kom l’a fait de lui-même en révélant son intention de poursuivre l’aventure sous les couleurs «sang et or» au lendemain de l’annonce officielle par le club qatari Al-Rayyan de s’octroyer ses services à partir de la saison prochaine. Anis Badri nous a confié le 31 mai dernier dans une interview accordée au journal La Presse qu’il n’a pas encore pris de décision et qu’il attend de s’entretenir avec Hamdi Meddeb alors que trois mois auparavant, la plupart des médias l’annonçaient sur le départ.
Au Parc B, le tableau n’est pas aussi grisâtre qu’il paraît. Aux dirigeants et, surtout, au staff technique de ne pas perdre le fil des idées. Car même si le TAS valide la décision de la CAF, l’Espérance de Tunis a suffisamment de ressources pour battre le Wydad de Casablanca sur le terrain.
