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L’édifice en danger

Après les embouteillages au sortir du Parlement, bloquant des instances constitutionnelles essentielles dont la Cour du même nom, voici que des partis et coalitions électorales sont pratiquement rayés de la carte et empêchés de se porter candidats sous leur propre sigle. Ce alors que des listes de candidats élus par les militants dans les régions sont revues de fond en comble.

A deux doigts du couronnement d’une transition démocratique prometteuse, la première dans le monde arabo-musulman, la Tunisie aurait-elle décidé de décevoir autant son peuple que l’opinion mondiale ?

L’Assemblée des représentants du peuple tourne en rond sur des lois et votes vitaux, mais devient productive lorsqu’il s’agit d’exclure, oubliant que des textes datant de 2011 peuvent parfaitement faire l’affaire, lorsque l’intention y est.

Une crise politique mal gérée évite de justesse de baliser le terrain à une sorte de coup d’Etat, et montre du doigt deux des premiers responsables du pays.

Un projet de loi soumis à la promulgation du chef de l’Etat traîne longuement à la présidence, avant une fin de non-recevoir en queue de poisson…

Bref, les multiples clivages de la scène politique et institutionnelle s’amplifient, menaçant les acquis de la République démocratique.

En fait, c’est l’ensemble de l’édifice qui s’est construit peu à peu depuis la révolution qui semble désormais sérieusement en danger.

Car l’émiettement de la scène politique tunisienne qui a rapidement succédé au consensus laborieux dans lequel se sont engagés les deux grands manitous de notre espace national est brusquement revenu en force puis a débordé plus d’une fois sur divers axes menaçants.

La tendance s’est transformée en une course désordonnée sans but et sans fin, à plusieurs concurrents où sévissent les ricochets les plus inattendus. Loin de toute transparence et à l’abri du bon sens et de l’intérêt national.

Et, à chaque fois, il s’est agi de suivre son étoile à la trace et jusqu’au bout de l’espace. Selon les «normes» ancestrales des politiciens de grand-père.

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