
Avec la VAR, on en vient à demander l’autorisation d’être content et de sauter de joie !
Que l’on soit pour ou contre, la décision historique, prise deux ans auparavant par le Board de la Fifa, introduisant l’assistance vidéo à l’arbitrage, ouvre une nouvelle ère dans le football.
Ce faisant, la Coupe du monde en Russie a été la première grande compétition internationale à utiliser cette aide technologique, qui, rappelons-le, porte uniquement sur quatre cas: valider ou non un but, attribuer ou non un carton rouge, analyser une action pouvant valoir penalty et corriger une erreur d’identification d’un joueur sanctionné. La révolution était donc en marche avec cette innovation amenée à améliorer l’intégrité et la justice dans le football. Testée dès 2016 dans plusieurs championnats, la VAR avait également été expérimentée lors de la Coupe des Confédérations en 2017. Sauf que cette seconde introduction de la technologie dans le jeu, après le GLT (technologie sur la ligne de but utilisé au Mondial 2014) n’a pas manqué de diviser les instances. Le patron de la Fifa, Gianni Infantino, en a fait son cheval de bataille. En revanche, l’Uefa d’Aleksander Ceferin a émis des réserves quant à sa fiabilité. Et pour cause, si la VAR permet d’éviter ou de corriger des erreurs, le corps arbitral doit avant tout et surtout «huiler» la communication entre les assistants vidéo et l’arbitre central. Le football en a donc fait du chemin depuis plus d’un siècle. Du premier sifflet utilisé en 1878 à la VAR actuellement, en passant par le premier penalty décrété en 1891 et appelé à l’époque «coup de pied de la mort», le football a opéré sa révolution tranquille, se mettant à niveau, s’adaptant aux exigences du jeu et aux avancées liées au sport-roi.
Le football doit-il se conjuguer avec son temps ?
On n’arrête pas le progrès, tout comme «la révolution est une bicyclette, quand elle s’arrête, elle tombe». Et à la technologie de s’inviter en grande pompe lors du Mondial 2014.
La technologie sur la ligne de but (GLT) est introduite avec succès. Le système ayant permis de savoir si le ballon a ou non franchi la ligne. Quatre ans plus tard, la vidéo débarque au Mondial.
Elle permet de corriger toutes les erreurs d’identification, de valider ou de revenir sur une décision. D’aucuns trouvent ça novateur, égalitaire, moderne. D’autres trouvent ça sans émotion et consternant. Forcément, des figures emblématiques comme Michel Platini pense que le football, c’est avant tout les émotions plutôt que la perfection. Car avec la VAR, on arrête le jeu, on regarde la vidéo, on attend, on n’explique rien, que ce soit aux joueurs, aux spectateurs ou aux téléspectateurs ! On valide les buts. Ou non. On expulse. Ou non ! On regarde la position des joueurs au départ du ballon à l’aide d’un traçage révélateur. Moralité, le déroulé du match devient haché et les émotions sont dorénavant sujettes à validation via un ascenseur émotionnel omniprésent. Trop, c’est trop sans doute, car on en vient à perdre le fil du match.
En clair, avec la VAR, on en vient à demander l’autorisation d’être content et de sauter de joie ! C’est assez moderne, futuriste.
Décidément, le football doit se conjuguer avec son temps !
Et dire que cette avancée contraste avec l’essence même du football. Son histoire. Son héritage. Car le football permettait d’entretenir l’injustice, la frustration, le sentiment d’impuissance même ! Alors que la VAR, supposée corriger tout cela, en permet une couche. Ça ne passe pas, ça reste en travers de la gorge et ca déteint au-delà du match. Telle cette finale de la C1 entre l’EST, champion en titre et le WAC. Une apothéose qui a viré en polémique, dans des proportions rarement connues.
Au cœur de l’histoire, une protagoniste qui a brillé par son absence : la VAR ! De quoi interpeller la CAF et lui dire sèchement que s’il voulait la VAR, alors, il doit tout d’abord la faire fonctionner !