Il est de tradition en Tunisie que la célébration de la journée du savoir constitue une opportunité pour mettre en exergue les réussites réalisées tout au long de l’année scolaire et universitaire écoulée, d’une part, et de valoriser, d’autre part, la politique éducative, plus particulièrement les réformes engagées ou celles promises pour les années à venir.
La célébration, cette année, de la Journée nationale du savoir, sous la présidence du chef du gouvernement, a dérogé totalement à cette habitude.
Youssef Chahed n’a pas, en effet, mâché ses mots et il est allé directement au fond des choses en exposant les insuffisances dont souffrent le système éducatif actuel et la recherche.
Ainsi, le chef du gouvernement a-t-il fait montre de courage et d’audace pour reconnaître publiquement et exprimer clairement : «Le système actuel n’est plus en mesure de suivre l’évolution dans le domaine de l’éducation et de l’enseignement supérieur».
Et Youssef Chahed de préciser que la régression en question se fait sentir au niveau de la recherche, des publications académiques, du contenu des programmes, des méthodes d’enseignement, des approches pédagogiques et du cadre pédagogique.
Un diagnostic qui a le mérite d’allier la profondeur à la complémentarité dans le sens où toutes les parties intervenantes y sont impliquées et assument leur part de responsabilité dans le processus de préservation ou de sauvetage du système national éducatif et de formation.
Et c’est sur la base de sa conviction que la protection du système éducatif et de la formation (dans le sens de la sauvegarde de l’école et de l’université publiques) qu’il prône «la mise en place d’une vision stratégique fondée sur une réforme radicale du système éducatif et universitaire avec la participation de tous les acteurs et en prenant en considération toutes les dimensions de l’opération éducative dans son acception générale».
Toutefois, et dans l’objectif d’assurer à cette vision les meilleures conditions de succès, le chef du gouvernement insiste : «La vision attendue doit être mise en œuvre loin de la précipitation, des atermoiements et de la recherche de résultats immédiats.
Plus encore, il est temps «d’instaurer une charte nationale contraignante à toutes les parties intervenantes consacrant le droit de tous à l’enseignement et mettant les institutions éducatives et universitaires à l’écart des tiraillements politiques».
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