Alors Premier ministre, quelques jours après la révolution, Béji Caïd Essebsi s’est donné 100 jours seulement pour relancer l’économie en comptant essentiellement sur les ressources nationales. Il a tenu, tout d’abord, à respecter les engagements pris par la Tunisie envers les bailleurs de fonds étrangers en remboursant tous les crédits dans les délais impartis. Dans un contexte local difficile et peu sécurisé, il a exhorté les membres du gouvernement à visiter toutes les régions pour expliquer aux citoyens la portée des mesures urgentes prises et qui consistent notamment à réduire les disparités et le déséquilibre régional qui a lésé plus d’une région depuis l’indépendance de la Tunisie. Pour ce faire, des projets grandioses étaient prévus dans les régions en impliquant le secteur privé et les investisseurs étrangers. L’objectif était de fournir des postes d’emploi à ces milliers de jeunes diplômés et à améliorer le revenu des familles.
La relance de l’économie était, pour le Premier ministre post-révolution, une priorité à laquelle toutes les parties prenantes devaient prendre part, à savoir les hommes d’affaires, l’administration et les structures d’appui. Cette relance ne peut se faire, cependant, sans la maîtrise des prix des produits alimentaires. Un effort important a été déployé dans ce sens en luttant contre la spéculation et l’infraction commerciale. Les producteurs ont bénéficié, quant à eux, d’un soutien permanent pour améliorer la productivité et les apports des produits sur le marché. Lors de sa campagne électorale, Béji Caïd Essebsi a d’ailleurs manifesté son émotion devant de nombreux citoyens indiquant « qu’il n’est pas normal qu’une femme ne goûte pas à la viande depuis un mois » et a promis de lutter contre la cherté de la vie, une fois élu président.
Un autre point positif à l’actif du Premier ministre, la liberté de l’initiative privée. Tout promoteur qui porte une idée de projet a eu les facilités dont il a besoin pour concrétiser son projet en bénéficiant des financements nécessaires et en réduisant les procédures administratives. L’objectif final pour ce militant de la première heure était de faire de la Tunisie un vrai centre de rayonnement sur le monde extérieur en matière de technologie de pointe et d’investissement. Il a réussi aussi à créer un consensus entre toutes les forces de la nation afin qu’ils participent ensemble à bâtir la nouvelle économie sans exclure personne même pas les opposants qui avaient droit, eux aussi, à participer au dialogue national et à formuler leurs observations et leurs propositions. C’est que le premier ministre était convaincu, jusqu’au dernier jour, que la Tunisie ne peut prospérer sans la participation effective de toutes les parties prenantes.