Maintenant que les Tunisiens ont accompagné leur président défunt Béji Caïd Essebsi à sa dernière demeure en donnant au monde entier une image rayonnante de leur attachement à l’expérience démocratique entamée depuis l’avènement de la révolution et leur volonté de consacrer l’Etat de droit et des institutions, l’heure n’a-t-elle pas sonné pour une prise de conscience générale quant à la poursuite de l’œuvre civilisationnelle pour la concrétisation de laquelle le Président Caïd Essebsi a voué sa vie, loin des tiraillements partisans, des calculs personnels et des ambitions démesurées.
Pour être plus clair, la classe politique actuelle, que ses membres soient dans l’opposition ou au pouvoir, a l’obligation de se montrer à la hauteur face à «ce peuple exceptionnel» qui s’est révélé digne de «ce pays exceptionnel» qu’est la Tunisie post-révolution.
Un peuple qui a démontré qu’il perçoit le défi démocratique comme un choix irréversible et qu’il considère l’intégration dans la dynamique internationale de progrès et de modernité comme à la fois un destin, un devoir et un droit fondamental qu’il importe d’honorer à tout prix.
Le Président défunt Béji Caïd Essebsi a balisé, tout au long de sa vie, la voie que les Tunisiens doivent emprunter en ayant la conviction qu’ils remporteront, au bout du chemin, la bataille de la modernité, de la liberté et de la démocratie.
Et la voie à suivre signifie clairement continuer à travailler, à s’investir, à produire, à s’illustrer et à persévérer dans l’abnégation, le sacrifice et le don de soi.
Les analystes et les observateurs ont déjà commencé à attirer l’attention sur le retour des polémiques, des tiraillements et des divisions sur les développements qui marqueront la scène politique nationale d’ici le déroulement de la présidentielle et des législatives en septembre et octobre prochains.
L’on s’attend, en effet, à ce que les divisions et dissensions ressurgissent, faisant planer de sérieuses menaces sur la période à venir.
L’ambition nationale est que notre élite puise dans le testament du Président Béji Caïd Essebsi : «Préservez la liberté et la démocratie».