
Ce qui est certain, c’est que le débat n’a pas eu lieu. Les «examinés» ont tout juste répondu en des termes conventionnels à des questions qui étaient tout à fait différentes d’un candidat à l’autre. Ils n’ont pu ni cerner les personnages, ni départager les programmes, encore moins la vision et les intentions de chacun. Résultat : aucun des candidats n’est sorti pleinement satisfait de sa prestation. Car aucun n’a pu vraiment se distinguer.
La «Mounadhara» qu’ont subie les huit présidentiables comme premier lot, samedi soir sur la Watania 1, a montré des candidats, tous debout de bout en bout des deux heures trente de l’émission, dépourvus de naturel, et que l’on prenait au piège de «questions d’oral» tirées au sort dans la tête de deux bons examinateurs impassibles, les journalistes, dont la seule participation a été l’injonction de répondre à la question posée.
Il en est sorti des candidats pris au dépourvu par des questions mal ciblées et qui les ont privés de spontanéité et d’initiative, et dont les envolées sont vite rattrapées par la sympathique sonnerie marquant la fin du temps de parole.
Comme prévu, les discours se ressemblaient trop et n’ont pas réussi à départager les candidats. Il s’agit tout de même de noter quelque originalité chez Mohamed Abbou, des convictions passionnées chez Néji Jalloul, la nostalgie tranquille de Mehdi Jomaâ et le nouveau discours apaisé de Abir Moussi qui, pourtant, persiste à vouloir tirer au clair les dramatiques secrets des débordements pro-salafistes de la période de la Troïka. Période dont s’est, au contraire, réclamé Moncef Marzouki, suivant un discours accalmé mais authentique. Quant à Abdelfattah Mourou, il était droit dans sa Djebba (et turban) mais sans autre référence à l’islamisme.
Ce qui est certain, c’est que le débat n’a pas eu lieu. Les «examinés» ont tout juste répondu en des termes conventionnels à des questions qui étaient tout à fait différentes d’un candidat à l’autre. Ils n’ont pu ni cerner les personnages, ni départager les programmes, encore moins la vision et les intentions de chacun.
Toutefois, l’opinion publique a eu la chance d’assister à un questionnement de personnalités politiques correctes, qui semblaient dignes de confiance et ont sagement répondu aux questions qui les concernaient. Contrastant avec ce que donne à voir la cacophonie des plateaux télévisés habituels. C’est formateur pour l’opinion et ça la réconcilie avec les politiques.
Mais aucun des candidats n’est sorti pleinement satisfait de sa prestation. Car aucun n’a pu vraiment se distinguer.