
La Haute Autorité Indépendante de la Communication Audiovisuelle (Haica) a présenté, aujourd’hui vendredi 20 septembre, son rapport sur la couverture médiatique de la campagne électorale du premier tour de l’élection Présidentielle anticipée, faisant ressortir un important nombre d’infractions.
Le rapport de l’instance chargée de la régulation du paysage audiovisuel dénombre 17 infractions relevées lors de la couverture médiatique des chaînes de télévision et des stations de radio lors de la campagne électorale du premier tour de cette élection.
14 infractions ont été commises par différentes chaînes de télévision, alors que seulement trois infractions ont été commises par des stations de radio. Ces infractions portent notamment sur la publicité politique, la contre propagande politique, la publication et le traitement des sondages d’opinion en période électorale et la transgression du silence électoral.
Le rapport, présenté par l’unité de monitoring rattachée à la Haica, fait observer également un grand déséquilibre au niveau de cette couverture audiovisuelle de la récente campagne électorale du premier tour de la Présidentielle, notamment en ce qui concerne la présence des candidats et de leurs représentants. Ainsi certains médias ont été favorables pour des candidats précis leur offrant plus d’espace médiatique pour présenter leurs programmes au détriment des autres candidats.
Le rapport explique par exemple, que le candidat Abdelkarim Zbidi était le plus médiatisé par la chaîne Elhiwar Ettounssi, alors que Youssef Chahed était le plus présent sur Attessia TV. Idem pour les stations de radio, où ce déséquilibre a été également confirmé, Hamma Hammami était le plus présent sur les ondes de Jawhara FM, tandis que Salma Elloumi était la moins représentée par la radio Mosaïque FM.
Il faut rappeler dans ce sens, que la Haica avait dénoncé, dans un communiqué publié récemment, la multiplication des indices négatifs sur « l’influence grandissante de l’ingérence des lobbies financiers et partisans dans l’orientation de certaines chaines de télévision et leur instrumentalisation ».
L’instance pointe également du doigt certains propriétaires des médias concernés directement par les résultats du scrutin présidentiel, et dont les noms sont liés à des instructions judiciaires en cours. » Cette situation a nui à l’indépendance de la ligne éditoriale de ces médias et a mis les journalistes qui y travaillent à la merci des intérêts étroits de leurs patrons « , note l’instance.