Rares sont ceux et celles parmi nos athlètes et dirigeants qui accordent un intérêt pour l’éthique sportive.
Le scandale de la sélection de mini-foot en Australie (les indices et le reportage de la chaîne australienne ont terni l’image de la Tunisie dans le monde !) ne peut passer inaperçu. C’est très grave ce qui s’est passé, et on ne cherche ici à incriminer personne. Mais le fait est là : des images vidéo des joueurs de la sélection dans un magasin d’équipements sportifs ont fait le tour du monde et créé un scandale très dur à dépasser.
En même temps, soyons réalistes et avouons aussi que d’autres sportifs commettent des actes aussi préjudiciables et interdits, tous sports confondus. Nos sportifs (en premier lieu), en grande partie, n’ont pas de problèmes avec les écarts de discipline, avec les comportements déplacés. Nous les suivons et les connaissons depuis des années. Dans la plupart des cas, le sportif tunisien commet des erreurs et adopte des comportements non éthiques allant d’un simple geste ou mot jusqu’à d’autres actes plus graves. C’est devenu une réalité : ceux qui côtoient les sportifs tunisiens perçoivent ce qu’on dit. Cela date de longtemps aussi avec des incidents de vol, de mauvaises fréquentations et d’agressions lors des stages des sélections, des clubs et même dans la vie courante. Le sportif tunisien, surtout quand il rejoint l’élite ou qu’il devient célèbre, se permet tout.
Tenue vestimentaire, façon de parler, comportement envers les entraîneurs, les dirigeants et les médias, il dépasse toutes les limites. Et dans la plupart des cas, on lui pardonne tout. Les valeurs morales, l’éthique, le respect, le soin de son image, l’humilité, tout cela n’est pas prioritaire dans les esprits de la plus grande partie de nos sportifs (la minorité ne peut être une base de jugement).
Car, en face, la plupart des dirigeants se font «petits» devant ces sportifs inconsciencieux. Ils les protègent même quand ils s’égarent. Pourquoi? On ne le sait pas à vrai dire, mais il y a plusieurs explications. De la complicité à la peur, en passant par la recherche des résultats au détriment de l’éthique. Aujourd’hui, on est en période où un athlète se permet de dénigrer son entraîneur, ou son dirigeant, et où il peut faire ce qu’il veut.
Ce n’est pas faute d’encadrement seulement, c’est parce qu’au fond, la société tunisienne a perdu énormément en valeur et en éthique. Le sport n’est qu’un domaine parmi tant d’autres. Mais ce qui s’est passé en Australie ne peut passer inaperçu. Qu’on arrête de fermer les yeux et de chercher à tout justifier. Tout notre sport est entaché d’immoralité. Tout le monde est impliqué. Tout le monde est complice par son silence et sa passivité.