Abdelkarim Chefai, l’un des coordinateurs de la campagne et professeur universitaire, considère la victoire de Kaïs Saïed comme celle des intellectuels. « C’est la Tunisie des intellectuels qui a gagné », insiste-t-il.
A l’heure où les bureaux de vote ferment officiellement à 18h00, les premiers coups de klaxon commencent à se faire entendre à proximité du QG de campagne du candidat Kaïs Saïed comme pour signifier que les jeux sont déjà faits et que Saïed est le président de tous les Tunisiens pour les cinq prochaines années. Devant l’immeuble du QG, une foule de supporters commence à s’agglutiner et se féliciter mutuellement de cette victoire qui se profile et qui ne peut leur échapper.
« Regardez bien c’est la photo de notre président ! Regardez-le bien », scande un supporter en brandissant la photo de Kaïs Saïed. La presse nationale et internationale est là même si les proches de Kaïs Saïed ont d’ores et déjà annoncé qu’il ne viendra pas au QG mais qu’il tiendra une conférence de presse peu après 20h00, c’est-à-dire dans la foulée de la conférence de presse de l’Isie et de la publication des résultats des sondages à la sortie des urnes.
A 19h00, les coordinateurs de la campagne ont commencé à avoir les premiers résultats officieux qui donnent une large avance à leur candidat.
« Nous ne serons pas une ligne honteuse dans l’histoire de nos enfants. C’est cette phrase qui m’a le plus touché dans le discours de Kaïs Saïed », nous confie le militant Chaouki.
Adel, quant à lui, est venu spécialement d’Italie, lui qui vit à l’étranger depuis 30 ans. « Le peuple pendant ces dernières années a pris du recul, mais là il revient et il a dit son mot», lance-t-il.
De son côté, l’un des coordinateurs de la campagne, Abdelkarim Chefai, professeur universitaire, considère cette victoire comme celle des intellectuels. « C’est la Tunisie des intellectuels qui a gagné ce soir », dit-il.
Devant le QG où la victoire se confirmait de minute en minute, les militants insistent sur le fait que Kaïs Saïed, comme il l’a dit, doit garder ses distances à l’égard de la vie partisane. « Non à l’alliance avec Ennahdha ou tout autre parti », crie avec rage un jeune sympathisant.
Mais les supporters du candidat quasi victorieux pensent déjà au jour d’après. « La vraie bataille commence maintenant! C’est maintenant que nos ennemis commenceront leur sale guerre en tentant de nous mettre des bâtons dans les roues et de casser l’économie nationale pour nous nuire », lance à la foule Fethi, un quinquagénaire.