Ils ne veulent plus accorder d’acomptes bancaires à certains de leurs clients qui ont mis le cap sur la Poste.
Non, on ne parle pas des comptes costauds à… neuf chiffres qui garnissent la trésorerie de nos banques. Ces gens-là, pratiquement intouchables parce que tout simplement artisans de la survie de ces institutions, sont bien évidemment choyés et … reçus les bras grands ouverts dès qu’ils font irruption dans une agence bancaire. Là où ils bénéficient de toutes les faveurs, de toutes les priorités et où on accède, les yeux fermés, à leurs demandes, voire à leurs «caprices».
C’est là donc une autre paire de manche. Mais, ce dont nous voulons parler ce sont les propriétaires des petits comptes bancaires, ces «clients de poche» qui hélas ne voient plus désormais la vie en rose dans leurs rapports avec les banques. En effet, il s’est avéré que la plupart de celles-ci ont récemment mis fin à la faveur des acomptes appliquée jusqu’ici. En ce sens que la procédure consistant à consentir jusqu’à hauteur de 50% du salaire du client a été contre toute attente éliminée sans crier gare ! Le chef d’une agence bancaire sise à l’Ariana, pour s’en défendre, impute cela aux «ordres» auxquels il affirme être obligé d’obéir. Renseignements pris, la mesure de durcissement a été prise par les directions générales des banques et sommée d’être mise en exécution, via les directions régionales dépendant de ces institutions. Motif avancé : l’éternel leitmotiv de la raréfaction des liquidités, doublée d’un gonflement des arriérés au passif des clients.
Cap sur la… Poste !
Ayant eu vent de cette mesure, un smigard s’enflamme. «Qu’avons-nous, s’interroge-t-il, inquiet, à faire dans ce cirque? Si les banques ont des problèmes d’argent ou des ennuis avec des clients il est anormal que cela se répercute sur ce que j’appelle «les parents pauvres des banques». Personnellement, et comme tous mes semblables j’ai toujours eu droit aux acomptes. D’abord, mon salaire est domicilié dans les règles de l’art. Ensuite, je n’ai jamais dépassé le seuil légal autorisé par cette faveur, à savoir la moitié de mon salaire. Alors, pourquoi cette injustice?».
Et notre interlocuteur de s’enrager davantage en lançant bille à la tête de ces institutions qu’il accuse d’abus et de pratiques illégales. «Au lieu, ironise-t-il, de rendre la vie dure aux infortunés de la catégorie sociale du pays, les banques ont tout intérêt à nettoyer devant leur maison». Et de conclure en jurant d’opter pour un compte postal. «Là, au moins, rouspète-t-il, encore on est à l’abri et on n’est plus à la merci de l’humeur du jour d’un chef d’agence». C’est d’autant plus vrai que de plus en plus nombreux sont ceux qui ont, aujourd’hui, rompu avec les banques en mettant le cap sur la Poste pour une cohabitation qu’ils espèrent paisible et certainement moins encombrante, moins tumultueuse. Qui sera le perdant? That’s the question.
Mohsen ZRIBI