« Le coût de la non-coopération et de la non-solidarité entre nos cités est si élevé qu’il pénalise lourdement nos populations », a souligné Mme Souad Ben Abderrahim, maire de Tunis, à l’ouverture de la conférence internationale des villes des pays du Maghreb et du Sahel africain qui a débuté lundi à Tunis. « Nous devons relever ensemble le défi de création d’un réseau des villes maghrébines pour une coopération décentralisée et instaurer des flux effectifs d’échanges et d’interaction avec les acteurs locaux pour un développement intensif de nos cités et d’ancrage d’une solidarité agissante avec les villes du Sahel africain », a-t-elle ajouté.
Organisée par la Ville de Tunis, avec l’appui de l’Union Européenne, sur le thème de «Villes, mise à l’emploi des jeunes, pour un mieux vivre ensemble», cette conférence a été marquée par la participation du Secrétaire Général de l’Union du Maghreb Arabe (UMA), M. Taieb Baccouche, ainsi que du maire de Ouagadougou, M. Armand Roland Pierre Beouinde, et du président de la Chambre de commerce et d’industrie de Tunis, M. Mounir Mouakhar, en sa qualité également de président de la Conférence permanente des chambres consulaires africaines et francophones (Cpccaf).
Boom économique au lieu de bombe
«Pour prendre l’exemple de ma ville, Ouagadougou qui compte près de 3.5 millions d’habitants, avec une croissance démographique annuelle de 7.6, elle voit arriver chaque année sur le marché de l’emploi plus de 30.000 jeunes. Voués au chômage et à l’oisivité, ils feront le lit de l’extrémisme et constitueront ainsi des bombes vivantes. Employés, ils seront le facteur d’un grand boom économique.
Désamorçons les bombes, suscitons les booms ! », a relevé M. Beouinde
«Le rôle des bailleurs de fonds est essentiel dans la résorption du chômage, la création d’emploi et la réduction des inégalités », a souligné de son côté M. Taieb Baccouche, ajoutant qu’il leur appartient d’apporter une contribution substantielle aux efforts déployés par les villes du Maghreb et du Sahel africain et de soutenir leurs initiatives en y associant le secteur privé.
Les opérateurs économiques au service des communautés urbaines
«Les chambres de commerce et d’industrie sont pleinement disposées à s’associer à cet élan de coopération solidaire qui s’y initie aujourd’hui, a affirmé M. Mounir Mouakhar.
Les opérateurs économiques du secteur privé mettent toutes leurs potentialités au service des municipalités comme ils le font actuellement dans nombre de villes à la faveur de projets notamment de l’eau, de collecte et recyclage des déchets et d’énergies nouvelles et renouvelables».
«En puisant dans la longue histoire qui nous lie et le patrimoine partagé, il nous appartient aujourd’hui de prêter une attention plus grande aux questions de migration, d’accueil des étudiants, d’échanges entre les jeunes et d’interaction culturelle», a souligné le maire de Tunis.
Les travaux de la conférence internationale se sont achevés hier sur plusieurs recommandations dont celle de favoriser une dynamique de voisinage et de développer les principes d’empathie, de solidarité, de complémentarité entre les villes d’une zone géographique caractérisée à la fois par les richesses qu’elle recèle, sa place dans la stratégie internationale, sa langue et sa culture communes.