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La révolution par les urnes et le futur gouvernement : Ennahdha, toujours là, mène la danse

Il est utile de rappeler que le parti Ennahdha, qui a été de tous les gouvernements depuis la révolution du 14 Janvier, est parfaitement conscient de la nature prépondérante de la crise qui frappe la Tunisie. Une profonde crise économique et financière qui freine toutes les réformes sociales qu’a suggérées le soulèvement populaire. Et que les élections de 2019 remettent sur la table près de dix années plus tard.

Après le 14 Janvier, c’est au tour du 13 octobre de nous amener sa révolution. Aussi inattendue que la première, mais sans violence et sans martyrs. Grâce aux urnes.
Le nouveau président de la République a été l’objet d’un véritable tsunami électoral qui lui a accordé plus de 72% des voix. Reste que cet élan de sympathie débordante, ayant impliqué des électeurs de toutes les tendances, ne porte pas en lui une coloration particulière, autre que la quête d’un changement porteur, forcément multicolore.
Ce changement prend la forme d’une révolution électorale en raz-de-marée, dont le programme politique est flou, schématique, quelque peu instinctif, mais qui se veut une réponse aux attentes des jeunes en termes de décentralisation et d’efficacité. Le slogan phare étant le contrôle de l’action des élus et leur « révocabilité à tout moment». Mais cette « démocratie directe » invoquée lors de la révolution française puis délaissée et combattue a fini par être classée dans le casier des utopies sympathiques.
Le chef de l’Etat a, certes, certains objectifs arrêtés, mais montre une bonne disposition à écouter et à s’engager dans de grandes réformes qu’il faudra définir ensemble, et où la jeunesse devra avoir une place bien concrète. Une exigence qu’il faudra définir.
Dans l’esprit du nouveau président, les jeunes Tunisiens devront trouver, dans le programme du gouvernement et les orientations fondamentales de l’Etat, l’expression de leurs aspirations. Il s’agira donc de trouver des débouchés à toutes leurs revendications matérielles, sociales et morales. Soit l’emploi digne, le développement équitable et une dignité nationale accomplie.
Le parti chargé de former le gouvernement en a bien pris note, et Noureddine Bhiri d’affirmer : « L’Etat doit prendre le contrôle de toutes les richesses naturelles, y compris le sel, le pétrole, le gaz, le phosphate, le marbre, l’industrie, l’huile d’olive, les fruits de mer et autres. Il faut mettre fin au pillage des colonialistes et des lobbies de la corruption. Il faut revoir les termes de certaines conventions à commencer par l’Aleca, ainsi que tout autre contrat ou accord portant atteinte à la souveraineté nationale et dilapidant les richesses du pays ».
Mais ne s’agit-il pas là d’une profession de foi à tendance collectiviste ? Car l’Etat, qui prendrait le contrôle de l’industrie et de l’huile d’olive, cela porte un nom.
Quoi qu’il en soit, Rached Ghannouchi mène ainsi les discussions en vue de la formation du gouvernement sur la base d’objectifs communs qui devront tenir compte de l’état d’esprit du président de la République et des attentes de certaines franges radicales parmi la jeunesse qui lui a accordé ses suffrages.
Actuellement, des discussions sont en cours avec le mouvement Echaâb, la Coalition Al Karama, le parti Attayar, Tahya Tounès et des personnalités indépendantes, comme l’a indiqué Abdelhamid Jelassi.
Au cœur de la Tunisie de Nabil Karoui et le Parti destourien libre de Abir Moussi sont exclus de ces négociations, d’autant que ces deux partis ont déjà écarté toute intention de gouverner avec Ennahdha. Même si Karoui affirme que son parti sera positif et ne s’opposera à aucun gouvernement.
Il est, cependant, utile de rappeler que le parti Ennahdha, qui a été de tous les gouvernements depuis la révolution du 14 janvier, est parfaitement conscient de la nature prépondérante de la crise qui frappe la Tunisie. Une profonde crise économique et financière qui freine toutes les réformes sociales qu’à suggérées le soulèvement populaire. Et que les élections de 2019 remettent sur la table près de dix années plus tard.

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