Accueil Actualités Baffoun aux prises avec ses collègues Brinsi et Azizi : Jusqu’où ira l’indépendance de l’Isie ?

Baffoun aux prises avec ses collègues Brinsi et Azizi : Jusqu’où ira l’indépendance de l’Isie ?


L’accusation la plus sérieuse lancée par Adel Brinsi et Nabil Azizi est relative à leur crainte de constater l’existence d’une ingérence de la Fondation internationale pour les systèmes électoraux (Ifes) dans les affaires de l’Isie et dans la vie politique tunisienne sous le couvert d’assistance et d’accompagnement. Ils indiquent que cette fondation dispose d’une importante base de données relative aux listes électorales tunisiennes et qu’elle s’emploie à évaluer méticuleusement le rendement de l’instance électorale. Ce alors qu’aucune convention n’a été officiellement signée avec elle.


Adel Brinsi, membre de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) et l’un de ses collègues de l’instance, Nabil Azizi, ont émis, il y a quelques jours, des réserves au sujet de la manière personnelle qu’aurait utilisée Nabil Baffoun pour mener son action à la tête de l’Isie.
Suite à ces «soupçons» exprimés publiquement, qui ont fait le buzz, le président de l’Instance supérieure indépendante des élections, Nabil Baffoun, a indiqué, mercredi, qu’une plainte a été déposée par l’Isie auprès du ministère public près le Tribunal de première instance de Tunis. Il a qualifié les déclarations de ses deux collègues d’«irresponsables».
Les deux membres sont également accusés par Baffoun d’avoir lancé des accusations contre un autre collègue, Farouk Bouasker, concernant des suspicions de corruption. Mais Brinsi nie ce fait.
«J’aimerais bien comprendre, lance Adel Brinsi, pourquoi les membres du conseil de l’Isie ont été écartés des réunions d’évaluation concernant la signature de certains contrats. N’est-ce pas là un signe de mauvaise gestion ? ». Avant d’affirmer qu’il détient, à propos des soupçons qu’il a exprimés, des preuves pouvant permettre au ministère public d’ouvrir une enquête.
Baffoun a expliqué à la TAP que les déclarations de ses collègues portent sur des soupçons de corruption financière et administrative ainsi que d’ingérence étrangère. Il a estimé que ces «déclarations étaient préjudiciables aussi bien pour le président de l’Instance que pour l’ensemble de son conseil». Car pouvant mettre en cause sa crédibilité et entacher celle des élections qu’elle a supervisées.
Adel Brinsi avait, lors de sa première déclaration, exprimé son étonnement de voir le président de l’Isie préparer une rencontre d’évaluation des scrutins présidentiel et législatif en l’absence des autres membres du conseil. Il avait, à l’occasion, dénoncé ce qu’il avait qualifié de «monopole de décision» de Nabil Baffoun.
Mais l’accusation la plus sérieuse lancée par Adel Brinsi et Nabil Azizi est relative à leur crainte de constater l’existence d’une ingérence de la Fondation internationale pour les systèmes électoraux (Ifes) dans les affaires de l’Isie et dans la vie politique tunisienne sous le couvert d’assistance et d’accompagnement. Ils ont, à cet effet, indiqué que cette fondation dispose d’une importante base de données relative aux listes électorales tunisiennes et qu’elle s’emploie à évaluer méticuleusement  le rendement de l’instance électorale. Ce alors qu’aucune convention n’a été officiellement signée avec elle.
La question que se posent certains observateurs c’est : jusqu’où ira l’indépendance de l’Isie et, en son sein, la liberté de mouvement de son président qui s’est, effectivement, manifestée à propos de certains litiges électoraux ?
Il faut reconnaître que l’Isie est le maître d’œuvre des succès électoraux indéniables de la démocratie naissante tunisienne. Reste que depuis quelque temps les crises et les suspicions se sont succédé, appelant désormais à une évaluation globale de son action. Mais, attention à ne pas tomber dans le piège tendu par certains caciques qui voudraient ramener nos élections à la case du bourrage d’urne. Ce qui permettrait à l’Etat de faire l’économie de cette instance si coûteuse.

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