
Après le nul heureux mais pas volé à Chebba, Khaled Ben Yahia et les siens doivent passer la vitesse supérieure pour aligner les succès lors des matches à venir. La victoire ne sourit qu’aux audacieux.
Qu’importe que les Tataouinis l’ont échappé belle à Chebba avec une tête sur la barre transversale du joueur libyen Ahmed Kraouaâ à la toute dernière minute qui aurait pu coûter à Khaled Ben Yahia et ses protégés une autre défaite qui les aurait mis cette fois et pour de bon dans de très beaux draps pour ne pas dire un sale pétrin.
Il ont joué avec le feu durant toute la rencontre, acceptant d’être dominés territorialement et de subir une forte pression avec une avalanche d’occasions de but pour les locaux, priant Dieu pour que cette tornade et furia des hommes de Bertrand Marchand passent sans danger. Cette fois, leur voeu a été exaucé et ils ont pu rentrer avec le point d’un nul heureux, maigre certes, si l’on sait qu’ils ont affirmé aller à Chebba chercher les trois points d’un premier succès en championnat derrière lequel ils courent depuis longtemps, mais précieux quand même puisqu’il met fin à une longue série noire de défaites et de désillusions successives. Leur position au classement général n’a pas tout de même changé après ce nul, occupant toujours la dernière place avec 2 points. Rien à voir avec cette UST qui était classée la plupart du temps durant les saisons écoulées dans une zone de confort paisible qu’est le ventre mou du classement et caracolant même parfois parmi les cinq premiers du peloton de tête et faisant trembler les plus grosses cylindrées du championnat.
Il semble que cette belle époque est bien finie avec un vent défavorable qui a tourné dans le mauvais sens et des lendemains très durs qui attendent les «Bleu et Rouge». Après avoir échoué à sortir indemnes des guêpiers que leur a tendus le calendrier avec des confrontations successives avec les grands du championnat (ESS, CSS, CA, EST…), il va leur falloir maintenant se racheter dans les matches à six points avec des clubs de même calibre qu’eux. La victoire est désormais impérative pour sortir du creux de la vague et remonter en douceur —et sans se faire remarquer— la pente. Khaled Ben Yahia, qui a poussé après ce partage des points à Chebba un petit ouf de soulagement, sait que ce n’est qu’un petit répit pour lui et pour ses joueurs. Pour chasser définitivement le signe indien et n’en faire qu’un mauvais souvenir, le coach tataouini doit jouer pour gagner. Et pour gagner, il lui faut abandonner ses réflexes défensifs et en premier lieu la formule d’une charnière centrale à trois et d’un milieu de terrain très dense sans être efficace au détriment d’une attaque dont les ailes ont été coupées avec la reconversion d’un attaquant de couloir vif, rapide et percutant sur les deux flancs, tel que Ismaël Diakité comme fer de lance et pointe, poste où il ne peut pas briller et donner le meilleur de lui-même. Il doit donc équilibrer plus son jeu et sa formation avec une plus grande présence devant et un avant de pointe plus classique qui a un don de buteur de la tête comme des pieds (Rafik Kamergi). Son salut et le salut de l’UST ne viendront qu’avec l’audace.
Hédi JENNY