La cause palestinienne représente non seulement la lutte acharnée d’un peuple qui se bat, depuis plusieurs décennies, pour recouvrer tous ses droits, mais aussi et surtout la plus grande injustice née au cours du XXe siècle
C’est chaque jour, mieux encore, chaque instant que tous ceux qui sont épris de liberté, de droit et de justice manifestent leur solidarité avec le peuple palestinien. Ils n’attendent pas le 29 novembre de chaque année. Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien pour le faire.
Pour eux, la cause palestinienne représente non seulement la lutte acharnée d’un peuple qui se bat avec bravoure et dignité, depuis plusieurs décennies, pour recouvrer tous ses droits, mais aussi et surtout la plus grande injustice née au cours du XXe siècle et qui ne semble pas finir de sitôt.
Une tragédie confectionnée, depuis plus d’un siècle et de toutes pièces par les grandes puissances, agissant sous l’emprise du sionisme mondial, et qui fait que le peuple palestinien vit depuis plus de 70 ans sous le joug d’une entité hors la loi.
Il s’agit, en fait, d’une puissance coloniale, raciste et belliqueuse créée en 1948 par des chefs de bandes terroristes et érigée en une véritable base militaire par le sionisme, qui insiste à s’adjuger le statut illégal d’«Etat juif» et qui a institué la spoliation des terres des Palestiniens comme politique constante à côté de celle dite du «transfert».
Situation qui bafoue chaque jour le droit international et qui ne laisse de choix aux Palestiniens que l’exil, l’expulsion, l’emprisonnement injuste ou une vie de misère, sur des territoires encerclés par les armes, sous la menace des balles, des bombes, ou des gros engins de démolition.
Pratiques génocidaires
Des pratiques criminelles qui privent les Palestiniens de jouir de leurs droits humains les plus élémentaires, même ceux garantis aux populations vivant sous occupation étrangère et doivent être dénoncées comme génocidaires car elles menacent sérieusement l’existence même du peuple palestinien.
Pratiques qui, à côté de la démolition des habitations, la taxation abusive de toutes les activités vitales et bon nombre d’autres injustices qui vont jusqu’à rationner l’eau et s’approprier les richesses culturelles historiques de ce peuple.
Oui, et comme chacun le sait, l’eau palestinienne des sources, des puits, des rivières, des lacs est détournée au profit des sionistes qui l’exploitent sans vergogne, livrant le peuple palestinien à la soif. Un crime sioniste de plus qui s’ajoute à tous ceux qui sont restés jusque-là tous impunis, dont celui d’imposer un blocus total aux populations de la Bande de Gaza, et ce, depuis des années.
Un nouvel apartheid qui a construit, lui aussi, le «mur de la honte», cette muraille en béton qui isole, coupe, écrase et humilie toute l’humanité au plus profond de son être et que nous voyons un peu partout. Tout comme ces check-points de l’armée sioniste qui pullulent, ces barrières métalliques qui longent les routes et ces colonies rampantes de peuplement pour sionistes qui surplombent les collines.
C’est la fameuse politique du fait accompli qui vise à créer des zones rendant l’évacuation de l’occupant quasi-impossible. Un acharnement sadique contre les populations, devenu sanglant et terroriste même avant 1947 et continue aujourd’hui à sévir à l’intérieur des camps de réfugiés et aussi contre ses minuscules villages de bédouins totalement démunis.
C’est aussi le cas de ces interminables agressions contre les lieux de culte et les monuments et les villes historiques. Surtout à Al Qods occupée où se concentrent des lieux saints du christianisme et ceux de l’islam, dont la fameuse grande mosquée d’Al Aqsa. La Mosquée de Bilal, du nom du compagnon du Prophète et premier muezzin de l’Islam, a été tout simplement transformée en un camp militaire.
Dans les camps de réfugiés, les familles nombreuses s’entassent les unes sur les autres. Tout est sujet à des restrictions, même le fait de se déplacer hors de ces lieux. Là, on souffre, on résiste et on défie l’ennemi mais on critique aussi les politiciens palestiniens, parfois sévèrement.
C’est ce que nous avons constaté dans le camp nommé « Aïda » (De retour) à la lisière de Beït Lahm, que nous avons pu brièvement visiter l’an dernier lors d’un séjour dans les territoires occupés sur invitation du peuple palestinien représenté par son autorité issue des accords d’Oslo de 1993.
Adossé au «mur de la honte», le camp grouille de jeunes dont certains n’hésitent pas à exhiber leurs cicatrices, témoins des violences que leur font subir les sionistes.
Avec ses 6.000 habitants, ce camp manque de tout et, depuis quelque temps, l’unique école a fermé ses portes suite à la décision de l’Unrwa, l’agence onusienne chargée de secourir les réfugiés, de plier bagage, suite à la décision de Washington de ne plus financer ses actions.
Restrictions répétées et longues de l’eau, coupures de l’électricité à tout moment de la journée, absence totale de centres de soins, même pour la santé de base, et surtout les arrestations abusives et les longs séjours en prison sans aucun jugement.
Mais le peuple palestinien n’a jamais baissé les bras. Armé de son droit le plus absolu à lutter contre l’occupation, il a toujours usé de moyens pacifiques pour se défendre, sauf dans le cas où il se voit obligé d’utiliser des armes. Et quelles armes ? Celles qui sont plus que légères face à un ennemi ultra-militarisé qui détient en plus l’arme nucléaire.
Solidarité ou larmes de crocodile ? La Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien est célébrée, depuis 1977, le 29 novembre de chaque année, par l’Organisation des Nations unies. La date «a été retenue en raison de sa signification particulière pour le peuple palestinien».
«Au Siège de l’Organisation des Nations unies, à New York, le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien et l’Assemblée générale se réunissent le 29 novembre de chaque année en séance extraordinaire pour célébrer la Journée».
«Ce jour-là, en effet, l’Assemblée générale a adopté, en 1947, la résolution 181 connue par la suite sous le nom de «résolution sur le plan de partage», qui prévoyait la création en Palestine d’un
«État juif» et d’un «État arabe», Al Qods (Jérusalem) étant placée sous un régime international spécial comme corpus separatum».
Résolution adoptée par 33 voix contre 13, dont celles des seuls sept pays arabes indépendants à l’époque et 10 abstentions, dont celle du Royaume-Uni et de la Chine. Une décision considérée caduque sur le strict plan juridique tout simplement parce qu’elle est en porte-à-faux avec les principes mêmes de l’ONU et qui, de plus, découle d’une résolution qui n’a aucune relation avec les statuts de l’organisme onusien.
Il s’agissait tout simplement d’une entorse grave, scandaleuse, honteuse, monstrueuse et inadmissible faite au droit international. Pire, un crime contre l’humanité, le peuple palestinien, les pays limitrophes, le monde entier et même l’Histoire.
Non seulement l’ONU n’avait aucun mandat légal de procéder, le 29 novembre 1947, au partage d’un pays, la Palestine, d’ailleurs n’appartenant pas à l’époque à ladite organisation, mais elle n’avait pas parmi ses prérogatives ce genre d’acte insensé, rendu possible grâce à la pression américaine et aux magouilles qui l’ont accompagné.
Une vraie catastrophe mondiale, puisque l’ONU, censée participer activement à la concrétisation de l’idéal d’une paix juste et durable entre les peuples, a semé les graines d’un conflit qu’elle refuse aujourd’hui de résoudre équitablement.
Pire, elle a été même capable, à cause de cette monstrueuse aberration, de refuser à l’Etat palestinien, créé sur la base des résolutions de l’ONU, de jouir de son droit le plus absolu de devenir l’un de ses membres à part entière, alors même qu’elle était à l’origine de sa création et que la majorité écrasante de ses autres membres sont d’accord sur cette future affiliation.
Notons enfin que le 27 novembre 2019, «une exposition de photographies sur le thème «La Palestine, la plus universelle des causes nationales» sera inaugurée dans le hall des visiteurs au Siège de l’ONU, à New York. Elle sera visible jusqu’au 6 janvier 2020».
Par Foued ALLANI