Selon les données statistiques, le secteur compte actuellement plus de 3.000 promoteurs immobiliers contre 150 seulement en 1990, mais seulement 30% d’entre eux ont une activité régulière.
Les promoteurs privés n’ont pris part au marché local qu’à partir de la fin des années 1980, et leur activité a connu un grand essor au cours des deux dernières décennies. Ils se sont penchés sur la viabilisation des lotissements et la construction de logements collectifs du type économique et de standing, en particulier dans les grandes agglomérations urbaines, en s’impliquant à un degré moindre dans le domaine de la promotion du logement social et économique.
Cependant, pendant les années qui ont suivi la révolution (2011-2012), le marché de l’immobilier a explosé en Tunisie. Outre les promoteurs immobiliers, la majorité de la population a investi dans la promotion et l’acquisition du logement ; une tendance à investir dans tout ce qui peut rapporter de l’argent. Ainsi, le boom qu’a connu le secteur a engendré une augmentation des prix de terrains et la dégradation du secteur est le résultat d’un changement radical dans le comportement du Tunisien, qui a désormais d’autres priorités. Aujourd’hui, l’immobilier souffre de multiples problèmes qui se sont aggravés par un contexte économique difficile. Ce secteur n’a pas fait exception à la règle : la crise actuelle a fini par rattraper l’immobilier et la hausse des prix, en plus des pressions fiscales commencent à peser sur ce secteur. Jusqu’au 11 octobre 2019, les engagements des promoteurs immobiliers auprès des banques avoisinent les 5.600 millions de dinars. Autre constat inquiétant, selon les chiffres du ministère de l’Equipement, de l’Habitat, et de l’Aménagement du territoire, les ménages capables d’obtenir un prêt bancaire pour l’acquisition d’un logement sont passés de 80% à 11,5% entre 2011 et 2018. Sans compter que le pays a besoin de 500 mille logements sociaux pour les catégories à faibles revenus à l’horizon 2030.