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Projet d’acquisition d’un logement : Un rêve difficile à réaliser


La crise qui a touché le secteur de l’immobilier depuis la révision du taux imposable perdure, ce qui a eu des impacts négatifs sur la vente des logements. Plusieurs citoyens ont renoncé à l’acquisition d’un bien immobilier vu les prix affichés, se contentant de louer un logement.


Avoir un logement est, de nos jours, un rêve difficilement réalisable pour les fonctionnaires de la classe moyenne. En effet, face à la cherté de la vie, aux besoins multiples de la famille et à la révision à la hausse des prix de logements, la situation est devenue très difficile. D’ailleurs, la Chambre nationale des promoteurs immobiliers, relevant de l’Utica, reconnaît que le logement est devenu cher suite à l’imposition d’une taxe considérée comme élevée. La loi de finances pour l’exercice de l’année 2018 a soumis la vente des logements bâtis par les promoteurs immobiliers à une TVA de 13% sur les ventes réalisées, à partir du 1er janvier 2018 et à une TVA de 19% pour les ventes réalisées à partir du 1er janvier 2020.

Ladite loi prévoit également l’exonération de la TVA des ventes réalisées en 2018 mais effectuées en exécution de promesses conclues, avant le 1er janvier 2018. La soumission des logements commercialisés par les promoteurs immobiliers à une TVA de 13% fait supporter au citoyen une augmentation entre 3% et 6% des prix des logements. La non-déduction de la TVA sur les immeubles déjà construits par les promoteurs a pour impact direct une hausse de 13% du prix du logement.

Un secteur vital pour l’économie
Les logements sociaux sont exonérés de la TVA, mais les logements économiques et ceux vendus dans le cadre du programme de premier logement ne sont pas concernés. Les promoteurs immobiliers sont, bien sûr, appelés à honorer leurs engagements auprès des banques pour rembourser des crédits coûteux pour certains. Plusieurs logements construits, depuis 2010, n’ont pas été vendus à cause de la détérioration du pouvoir d’achat du citoyen.
De nombreux citoyens se contentent de louer un logement à défaut d’en acquérir.

Ils sont ainsi obligés de subir les affres de la location avec des prix qui augmentent presque chaque année et la menace d’évacuer le logement car le propriétaire veut récupérer son bien. Pour dénicher une maison à prix modéré, les citoyens consultent, d’habitude, les journaux qui publient des annonces relatives à la vente de biens immobiliers. En consultant ces supports d’information, on constate que les prix volent très haut : un simple studio, situé dans une zone huppée, est vendu jusqu’à 200 mille dinars ! C’est trop cher pour un fonctionnaire dont le salaire ne dépasse pas les 1.000 dinars. Même les banques se montrent parfois réticentes quand il s’agit d’octroyer un prêt logement, et plusieurs clients ne sont pas éligibles, vu qu’ils sont dans «le rouge».
Pourtant, le secteur du bâtiment est vital pour l’économie nationale, car il a des effets d’entraînement sur d’autres secteurs, comme celui du ciment, des matériaux de construction, des entreprises des travaux publics et du bâtiment. Ce n’est pas pour rien qu’on dit que «quand le bâtiment va, tout va». Les experts en économie sont unanimes pour dire qu’il est urgent de stimuler le secteur du bâtiment et de l’immobilier pour faire bouger l’économie nationale et les activités du secteur privé.

Les promoteurs immobiliers inquiets
Si certains citoyens cherchent leur futur logement dans les journaux, d’autres préfèrent s’adresser aux promoteurs immobiliers qui proposent une large gamme d’habitations à prix divers. Ces derniers publient leurs annonces pour le public en les affichant sur le mur de leur local. Ils peuvent également fournir une brochure comportant tous les détails relatifs aux logements, avec des photos à l’appui, pour permettre aux acheteurs potentiels de choisir à leur aise le logement qui leur convient.
Selon un promoteur immobilier qui a pignon sur rue, l’activité est actuellement stagnante, dans la mesure où peu de citoyens s’adressent aux promoteurs immobliers. D’autres candidats aux logements se contentent de consulter les offres en promettant de revenir pour acheter, mais ne reviennent jamais.

Et cette situation est justifiée par le prix du logement qui a connu une évolution importante. Les vendeurs qui s’adressent, aux promoteurs immobiliers dans l’espoir de vendre leur bien, sont également bien déçus. Ils sont obligés de patienter des années pour voir leur logement vendu. Parfois, ils retirent leur annonce affichée durant plusieurs mois car personne ne s’y intéresse.
C’est dire que le secteur de l’immobilier ne connaît pas actuellement une période favorable, ce qui a des impacts négatifs aussi bien pour les citoyens candidats à l’acquisition d’un logement que pour les promoteurs immobiliers et les entreprises des travaux publics et du bâtiment. Les vendeurs des matériaux de construction sont également touchés par une crise, qui n’a que trop duré. Des mesure urgentes devraient être prises pour réviser le prix des logements à la baisse—en réduisant notamment le taux des impôts—afin de premettre aux citoyens appartenant à la classe moyenne d’accéder à la propriété immobilière.

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