
Après trois ans d’absence et de réflexion selon les dirigeants du football féminin, l’équipe nationale retrouve la vie. De bon augure.
Contrairement au foot des messieurs, celui des Dames est encore aux « strat up » en Tunisie. Entre l’indifférence du public, des médias et des clubs populaires, et les encouragements de la Fifa, notre foot féminin s’efforce de trouver une place au soleil. Déjà une bonne nouvelle, la sélection gelée ou mise en hibernation, pour mieux la concevoir, est de retour.
« Commençons par le positif. Le retour de l’équipe nationale, après un long moment de réflexion, est déjà une bonne nouvelle malgré tous les problèmes que nous endurons au niveau du football féminin». a déclaré Saida Ayachi, présidente de la Ligue nationale du football féminin. En septembre dernier, ce fut le premier stage de l’équipe nationale féminine sous la houlette de Samir Landolsi. En attendant de trouver le bon rythme.
Opération détection
La Lnfm vient de mettre en application une convention avec la fédération norvégienne pour un programme de détection de jeunes talents. Avec également des formations tous les 4 mois ciblant toutes les régions pour exhorter les petites filles dans les écoles à rejoindre les clubs du foot féminin. Cette manifestation intitulée « Encourage ton rêve », a pour but de créer une base large de joueuses pour les sélections nationales. Ceci ne doit pas occulter les problèmes de fond du football féminin en Tunisie qui tournent autour des finances très fragiles et du faible soutien de la tutelle. « Le football féminin souffre essentiellement d’un flagrant manque de financement.
La prime du ministère de la jeunesse et des sports, déjà faible, est calculée par rapport à une ligue régionale, alors qu’on est ligue nationale. C’est grâce au concours de la fédération tunisienne de football que la ligue survit encore et arrive à fonctionner… », a souligné Saida Ayachi. D’après elle, la fédération tunisienne est à la base du financement des équipes du football féminin. Elle participe avec environ 20 mille dinars par an donnés à chaque club. Ceci, en plus de la gratuité des licences. Quant aux municipalités et aux gouvernorats ils ne tiennent pas leur rôle. Les gouvernorats, par exemple, participent avec 20 mille dinars pour les équipes masculines. En contrepartie, seulement 2 mille dinars pour les équipes féminines. Ce qui affecte et d’une manière indiscutable, la qualité des équipes féminines et les conditions du travail. La présidente de la ligue enchaîne : « Les médias contribuent, eux aussi, à ce mauvais constat. Le fait de ne pas couvrir ou au moins donner la désignation et les résultats des matches, ne donne pas l’envie à tout le monde de suivre et de s’intéresser à ce sport, notamment les sponsors. Mais je dis que le football féminin est, avant tout, un projet social plus que sportif. Il mérite plus d’éclairage et de soutien de la part de tous»., a ajouté Saida Ayachi
La renaissance
Ces dernières années marquent un tournant important dans l’histoire du football féminin. La discipline a énormément progressé dans les régions d’Afrique du nord. Sous le regard attentif de tout le monde.
Dans le cas tunisien, on a un retard après le gel de la sélection pendant trois ans.
« C’est une remise à zéro. Il a été regrettable de décréter une pause de trois ans mais il fallait rebâtir la sélection. La faiblesse de notre championnat a donné une équipe nationale médiocre qui manque de base solide », a affirmé Samir Landolsi, sélectionneur national.
Côté travail en sélection, il faut dire que c’est complètement différent de ce qui se passe dans les clubs. Les entraînements, actuellement, sont basés en premier lieu sur l’aspect physique.
Pas de technique et tactique jusqu’à ce que les joueuses retrouvent les conditions physiques nécessaires et soient capables de rivaliser à l’échelle africaine et internationale.
« Pour le moment, et après une reconstruction que je qualifierai de minutieuse, notre premier objectif est la qualification à la coupe d’Afrique 2022. Nous compterons en cette période sur nos joueuses expatriées. En attendant, le Maroc nous a invités à la fin de ce mois pour jouer deux matches amicaux qui vont juger le niveau réel en ce moment de notre sélection. », a mentionné Samir Landolsi.
B.S.