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L’impasse ?

DANS sa version actuelle, le processus de la formation du gouvernement  est devenu une source d’inquiétude, une crainte avérée. En l’absence de compromis, d’orientations et de cohérence au profit des approches futuristes, le risque d’un débordement, tout comme la menace d’un égarement sur un terrain glissant sont évidents.

Tout ce qui a été annoncé jusque-là, ou encore conçu, manque de vision. Il ne dépasse pas, selon les observateurs avertis, le stade des paroles et des promesses.

Une chose est sûre, la liste de Habib Jemli ne fait pas l’unanimité, avec une précision qui mérite d’être retenue et telle que développée par certaines parties : le gouvernement proposé est celui de Rached Ghannouchi et non celui d’Ennahdha. S’il a pris plus de temps que prévu, le processus  a même provoqué un branle-bas de combat à Montplaisir. Mais Ennahdha soutiendra finalement le gouvernement Habib Jemli, tout en émettant des réserves sur certains noms autour de sa composition. Plusieurs nahdhaouis qui sont mécontents de ne pas figurer dans le gouvernement, ou encore de ne pas voir certains de leurs leaders dans la liste, n’approuvent pas le choix de Habib Jemli pour un gouvernement apolitique.

Ennahdha espère encore pouvoir intervenir dans la liste proposée, mais Jemli est toujours décidé à ne pas apporter des modifications à l’équipe qu’il a choisie. S’il reconnaît que des erreurs ont été commises, il promet de les rectifier après le vote de confiance ! Pour lui, il ne serait pas opportun de laisser les choses traîner encore, et si un remaniement devait être opéré, il pourrait se faire quand le gouvernement aura été voté.

Entre les intentions déclarées du mouvement islamiste et la détermination du chef de gouvernement désigné, les différents observateurs n’ont pas manqué de relever un flou constitutionnel. Certains pensent que la liste ne devient officielle qu’au moment de son dépôt pour validation en plénière devant les députés. D’autres vont jusqu’à accuser le président de l’ARP, Rached Ghannouchi, d’outrepasser la Constitution dans la mesure où la liste est déjà soumise à l’ARP et que la plénière pour le vote de confiance a été fixée.

Cette situation nous amène à constater que les insignifiances et les dérives ne sont plus une affaire marginale dans les affaires politiques. Cela ne touche pas uniquement les parties qui n’arrivent pas à se rendre utiles, mais aussi la constitution qui révèle chaque fois des insuffisances. Serait-ce l’impasse? En tout cas, à aucun moment l’élite politique n’a donné l’impression d’être à la hauteur des aspirations des Tunisiens. Chaque fois que l’espoir renaît, ils sont rapidement rattrapés par une triste réalité. Tant et si bien que la confiance fait défaut entre les partis politiques et les plaies du passé restent toujours ouvertes.

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Un commentaire

  1. karabaka youssef

    7 janvier 2020 à 12:29

    D’après la genèse des évènements de la constitution du gouvernement comme présentées au grand public, des constatations peuvent entre présentées:

    Il est presque certain que si Habib à établit la liste proposée loin de tous les acteurs politiques notamment les parties si non de quoi justifier que tout le monde à des resserves sur la dite liste sauf s’il s’agit des manouvres.

    si cela est juste, fallait-il justifier la demande des différentes parties de modifier la liste?
    D’après la majorité de nos spécialistes juristes, les textes législatifs (constitution et lois) ne sont pas explicites et ne permettent pas une réponse convaincante. Dans certains cas les textes sont explicites et claires; mais ils ont subi un multiple d’interprétations « subjectives ».

    La cour constitutionnelle, qui peut servir comme une issue dans un pareil cas, n’existe pas encore. Alors, il ns reste que la logique juridique qui ne peut conduire qu’a a une réponse négative :
    D’abord, la liste est fixée par la personne chargée conformément à la constitution par la partie apte. Les compromis entre cette personne et Ennahda ou les parties politiques relatives à la constitution du gouvernement n’ont que des retombées politiques et non pas constitutionnelles. En cas ou si l’Habib n’a pas respecté certains engagements, Ennahda ou les parties politiques n’ont qu’a refusées de valider la formation présentée lors du vote.
    Ensuite, toute l’action de la constitution du gouvernement à respectée, en général l’arsenal juridique existant.

    Par ailleurs, même le président de la république, une foi qu’ il a signé la liste et l’ a adressé au parlement, il n’est plus en droit de demander des modifications: sa signature implique le désistement à son droit de négociation et de regard.
    Enfin, ns concluant que même la thèse permettant la révision, en suivant le principe de parallélisme de forme, semble faible.

    Le fait est là. Il faut présenter la formation pour vote, et si le vote est positif, le chef du gouvernement amende par la suite sa composition. un mauvais procès vaut mieux qu’un procès inexistant.
    La question de la révision de la liste présentée s’imposera sérieusement en cas ou un ministre présenté désiste, décède, tombe incapable ou détecté après coup qu’il a des dossiers lourds .etc.

    Ainsi, le parlement est appelé à comblé ces lacunes dans les plus brefs délais. l’important est de cumuler les acquis même pour les futures générations.

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