
Le cinéclub Cinéfils du CinéMadart donne-rendez-vous à ses fidèles cinéphiles en programmant l’envoûtant «The Lighthouse», 2e long métrage de Robert Eggers avec Robert Pattinson et Willem Dafoe.

Ce film noir, présenté pour la première fois à la Quinzaine des Réalisateurs au Festival de Cannes 2019, est un ovni du 7e art. Pourtant, il a failli ne jamais voir le jour dans les salles obscures. Sa sortie commerciale dans le monde a été effectuée depuis décembre 2019.
Nouvelle expérience inédite en vue : le dernier long métrage en date de Willem Eggers est anxiogène à souahait pour les amateurs des huis clos noirs qui se réfèrent à l’âge d’or du cinéma noir du début du XXe siècle. «The Lighthouse» s’inspire d’une tragédie qui a eu lieu en 1801, quand deux gardiens travaillant sur un chantier se retrouvent coincés pendant une tempête dans un phare gallois. Seuls, dans une ambiance morbide et chaotique, les deux hommes vont devoir survivre et cohabiter ensemble pendant au moins 5 semaines: deux forts caractères, deux hommes foncièrement différents l’un de l’autre qui vont devoir s’en sortir malgré les circonstances tragiques et les hallucinations.
Eggers met en scène Dafoe dans le rôle d’un capitaine alcoolique qui finit par entraîner dans une folie furieuse son jeune collègue, magistralement interprété par Robert Pattinson : grâce à ce rôle, ce dernier a pu faire ses preuves. Plongés dans un conte horrifique, en noir et blanc synthétisé, la caméra d’Eggers filme les protagonistes à proximité, jusqu’à l’étouffement, frisant par moments l’obsédant, voire le dérangeant, le tout sur un puissant fond sonore. Au début, le long métrage d’1h50 met en valeur la quiétude du phare, de cet imposant rocher, de ses environs avant de plonger progressivement dans un tonnerre : bruits des vagues, accompagnés par la folie humaine et celle de la nature, on se retrouve entraîner dans une spirale infernale, terrifiante, espérant tant bien que mal deviner la fin. Les images, esthétiquement très prenantes peuvent également très vite happer le public. Ce long métrage reste tout de même singulier et peut ne pas être du goût de tout le monde : il rappelle l’ambiance de «Shutter Island».
On doit à Robert Eggers, «The Witch» descendu par la critique à sa sortie. Il rempile avec ce nouveau film et parvient tout de même à prendre aux tripes, malgré un accueil critique déjà très mitigé. La projection sera suivie par un débat animé par le critique cinéma Ikbal Zalila.