Accueil Culture «Gloria Mundi» de Robert Guédiguian au Cinémadart : Chronique sociale

«Gloria Mundi» de Robert Guédiguian au Cinémadart : Chronique sociale


Froid, dur, sombre mais profondément humaniste, le dernier long-métrage de Robert Guédiguian «Gloria Mundi» vient nourrir un réalisme social soigneusement esquissé. Un univers qui n’a rien à envier aux films de Ken Loach : ce dernier nous a ébranlés récemment avec «Sorry we missed you», son dernier film en date. Dans la même rengaine, Guédiguian rajoute son empreinte et nous plonge de plein fouet dans son cinéma à lui.


Une scène du film

D’une durée d’1 h 50, le film relate la sortie de prison de Daniel qui était incarcéré depuis de longues années pour un délit et choisit de retourner à Marseille. Une fois libérée, Sylvie, son ex-femme, lui annonce qu’il était grand-père : leur fille Mathilda a donné naissance à la petite Gloria. L’homme comprend que l’eau a coulé sous les ponts. Le temps a passé, chacun a fait ou refait sa vie. En allant à la rencontre du bébé, Daniel découvre une famille éclatée mais recomposée qui lutte par tous les moyens pour résister aux difficultés de la vie. La famille se retrouvera aussitôt confrontée à un rude évènement qui les déstabilisera : Daniel, qui n’a plus rien à perdre, fera abstraction de tout et les soutiendra jusqu’au bout.

Gloria Mundi complète la succession de films sortis récemment : ils sont réalistes, pessimistes, sombres mais marquants. Guédiguian ne fait pas l’exception et en rajoute même une couche. Ce dernier long-métrage est sans doute le moins porteur d’espoir avec un personnage tout aussi antipathique incarné avec justesse par Grégoire Leprince-Ringuet. Les valeurs humaines souvent étalées dans le cinéma de Guédiguian sont disloquées dans ce film qui a pour cadre la ville de Marseille.

L’émergence d’une certaine classe sociale, son arrivisme et son égoïsme découlent d’un système libéral de plus en plus répandu et oppressif. Le cinéaste cultive l’amertume, la noirceur dans un long-métrage à travers l’histoire d’une famille reconstituée, mais fragile, vouée à l’éclat. Des membres aux relations ambiguës, qui sont désabusés et qui s’apprêtent à subir l’influence d’un père, innocenté, récemment sorti de prison, passionné d’Haikus.
On ne peut se permettre de vous révéler l’intrigue de l’histoire, le film est tout aussi bien construit que les précédentes œuvres de Guédiguian et vaut le détour. Ce drame français avec Ariane Ascaride, Jean Pierre Daroussin, Gérard Meylan et Grégoire Leprince Ringuet passe tous les jours au CinéMadart.

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