
A cause de la suspension de la Ligue des champions, de l’Europa Ligue et des championnats nationaux, le football européen accuse des pertes à coups de millions d’euros. La note est déjà salée et risque de l’être encore plus avec le rallonge de la période du confinement.
Le football business souffre le martyre. La suspension de toutes les compétitions footballistiques n’est pas sans conséquences financières. De l’Italie, pays européen le plus touché par le coronavirus et le premier à suspendre son championnat, est venu le cri d’alarme. «Tous, dirigeants du football, responsables de la viabilité économique de nos clubs, nous sommes confrontés à une réelle menace existentielle. Le football est maintenant à l’arrêt, tout comme nos sources de revenus, dont nous sommes dépendants pour payer nos joueurs et nos staffs», alerte Andrea Agnelli, président de la Juventus du Turin et président de l’Association européenne des clubs (ECA), dans une lettre adressée par l’instance européenne à ses membres et dont le contenu a été révélé par Reuters et repris par le journal «L’Equipe».
Dans le courrier adressé aux membres de l’ECA, Andrea Agnelli précise qu’en raison du contexte actuel, «l’ECA mène actuellement des négociations pour desserrer les contraintes liées au fair-play financier», rapporte «L’Equipe».
La note est salée
La Série A a été le premier championnat européen à être suspendu, les autres pays européens ont suivi en arrêtant leurs championnats.
Depuis le lundi 9 mars, date de la suspension de la Série A, les pertes financières s’accumulent pour le football italien. Les pertes de la Série A sont estimées à ce jour à 650 millions d’euros.
Dans les pays voisins de l’Italie, la note est aussi salée, voire plus. Les estimations des pertes pour la première League sont de l’ordre d’1,2 milliard d’Euros. Les dégâts financiers pour le championnat français, toutes compétitions confondues, sont moindres, de 500 à 600 millions, dont 400 millions de pertes sèches de la Ligue 1.
La Liga pourrait perdre jusqu’à 950 millions d’euros et la Bundesliga jusqu’à 750 millions d’euros.
C’est la catastrophe financière pour le football européen qui, moins d’un mois après la suspension de ses activités, est asphyxié. Le problème, c’est qu’en Europe et partout dans le monde, personne ne peut avancer une date fixe de la fin de l’épidémie du coronavirus. L’Italie, la France du reste, ont prolongé la période du confinement national. C’est dire que personne ne peut avancer une date approximative de la reprise des compétitions et même ceux qui l’ont fait ne sont plus sûrs d’honorer leurs paroles. Tout le monde navigue à vue et ce qui d’ailleurs est en train d’amplifier les pertes.
Bref, jamais le football professionnel n’a été jamais confronté à un tel désastre financier qui a fragilisé plus le système.