
A moyen et long termes, l’Etat doit penser à multiplier le nombre des unités de stockage du pétrole raffiné, et ce, pour pouvoir profiter des opportunités de baisse des prix en important le maximum de ressources à utiliser dans les situations défavorables du marché international.
Kamel Ben Naceur, ancien ministre de l’Industrie et des Mines, a déclaré hier 22 avril sur les ondes de la radio Express FM lors de l’émission «Expresso» que la chute des cours du pétrole américain à moins de vingt dollars est due au fait que la production est beaucoup plus importante que la demande. A cela, il faut ajouter que les prix du pétrole dans les autres marchés mondiaux ont baissé jusqu’à 15 dollars le baril.
Et d’ajouter qu’en Tunisie, il existe du pétrole raffiné et non du pétrole brut. Notre pays n’est pas en mesure de stocker des grandes quantités de pétrole vu le coût faramineux de cette opération. La Tunisie est ainsi bénéficiaire sur divers plans dont celui lié à la régression du déficit commercial.
Des fonds gagnés par l’Etat
En outre, les fonds consacrés par l’Etat à la compensation des hydrocarbures ont connu un recul. Les cours du gaz naturel acheté par notre pays ont connu, eux aussi, une chute. A noter que la consommation du pétrole dans le marché tunisien a baissé. Ben Naceur a indiqué que l’Etat va allouer les fonds nécessaires, obtenus suite à la chute des cours du pétrole, pour faire face à la crise causée par le coronavirus et aider les familles démunies tout en consolidant l’économie nationale dans son ensemble.
Les hydrocarbures ont toujours posé un problème de taille pour les autorités tunisiennes vu la fluctuation des prix d’un moment à l’autre. En effet, l’Etat est obligé de consacrer des fonds importants pour acheter ses besoins en hydrocarbures, car la production nationale n’est pas suffisante pour satisfaire tous les besoins exprimés par les divers secteurs dont celui de l’industrie et du transport.
L’Etat a, d’ailleurs, mis en place sur recommandation du FMI un mécanisme de régulation automatique des prix du pétrole. Flexible, ce mécanisme permet de réduire ou d’augmenter les prix de vente au public en fonction des cours affichés sur le marché international. Mais ce produit demeure compensé pour arriver au consommateur à un prix relativement abordable.
Impacts du prix du pétrole
Le prix du pétrole a des impacts sur le coût de divers produits de consommation industriels comme ceux qui concernent l’agroalimentaire, les matériaux de construction, les pièces mécaniques et électroniques fabriquées localement. Même l’agriculture et la pêche sont concernées par toute hausse des prix du pétrole.
Les augmentations des prix du pétrole constituent un phénomène exogène qui ne peut en aucun cas être maîtrisé par l’Etat dont le rôle consiste uniquement à sensibiliser les utilisateurs des énergies conventionnelles à rationaliser davantage la consommation et à se tourner vers les ressources alternatives comme l’énergie solaire et éolienne.
A moyen et long termes, l’Etat doit se préparer pour multiplier le nombre des unités de stockage du pétrole raffiné, et ce, pour pouvoir profiter des opportunités de baisse des prix en important le maximum de ressources à utiliser dans les situations défavorables du marché international. En effet, la baisse des prix n’est pas éternelle mais dure juste quelque temps avant de connaitre, de nouveau, une hausse. Les grands producteurs de pétrole au niveau international négocient en permanence les apports pour définir le prix qui est souvent revu à la hausse, et ce, pour réaliser plus de bénéfices.
Chokri GHARBI
JEAN MICHEL FARGE
23 avril 2020 à 08:48
voeux pieux la tunisie ne sais pas faire cela elle travaille toujours en flux tendu.Helas.