Accueil A la une Insultes, irrespect et violence verbale à l’hémicycle : Trop, c’est trop !

Insultes, irrespect et violence verbale à l’hémicycle : Trop, c’est trop !

Un nouvel incident survenu à l’ARP, qui était censée devenir le centre névralgique du pouvoir, nous rappelle encore une fois la nécessité de réinterroger le régime politique et de revoir la copie de l’organisation des différents pouvoirs.

C’était assez prévisible au vu de la composition hétérogène et parfois conflictuelle de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP). Les mêmes scènes se reproduisent presque à chaque plénière : insultes, manque de respect, violence verbale, climat tendu et envenimé,  provocations et autres, l’hémicycle s’est transformé en une arène de règlements de comptes politiques loin de toute intention ou volonté de faire avancer le travail parlementaire et législatif en vue de rendre service au citoyen, notamment en cette période de crise où l’unité nationale doit prévaloir.

A maintes reprises, avouons-le, nos députés n’ont pas été à la hauteur de leurs responsabilités et des attentes du peuple. Absentéisme, comportements irrespectueux, violence physique et morale, désinvestis, les élus de la nation ont trop souvent déçu leurs électeurs. Les voici une nouvelle fois démontrant leur détachement des soucis des citoyens, notamment au cœur de cette période critique marquée par une crise sanitaire inédite aux répercussions économiques lourdes et même désastreuses. En effet, si en cette phase critique de l’histoire du pays nos députés n’ont pas su faire prévaloir les intérêts de la nation et ceux du peuple et ont continué de négliger, volontiers, les priorités du moment et de l’étape, c’est qu’ils ont trahi la confiance et le vote des Tunisiens.

Un nouvel incident survenu à l’ARP, qui était censée devenir le centre névralgique du pouvoir, nous rappelle encore une fois la nécessité de réinterroger le régime politique et de revoir la copie de l’organisation des différents pouvoirs. La présidente du Parti destourien libre (PDL), Abir Moussi, a porté de graves accusations à l’encontre du député Qalb Tounes Yadh Elloumi. En effet, lors des travaux de la commission de la réforme administrative qui auditionnait, mardi dernier, le ministre de l’Industrie sur l’affaire de la confection des masques, la tension est montée d’un cran entre Abir Moussi et son collègue, en raison d’une mauvaise gestion de temps de parole. Les esprits s’étaient rapidement échauffés et la réunion s’est transformée en une occasion d’échange d’insultes, de violence et d’agression verbales impliquant Abir Moussi, Yadh Elloumi et d’autres députés qui se sont mêlés à la danse !

Mais le plus grave dans tout cela et qui laisse l’opinion publique perplexe, ce sont les graves accusations portées par Abir Moussi à l’encontre de Yadh Elloumi, qui a nié tout en bloc. En effet, la présidente du PDL s’est dite victime de propos obscènes lancés par le député de Qalb Tounes et président de la commission des finances à son encontre. S’exprimant dans des déclarations médiatiques, Moussi assure avoir assisté aux travaux de ladite commission, mais Yadh Elloumi l’a empêchée, à plusieurs reprises, de prendre la parole. Elle affirme même qu’à la fin de la réunion, il s’est attaqué à elle et a proféré des insultes et des propos obscènes à son encontre.

Yadh Elloumi porte plainte

Réagissant à ces graves accusations, Yadh Elloumi a décidé de porter plainte contre Abir Moussi et un autre député du PDL, Majdi Boudhina, pour diffamation et propos mensongers. Niant avoir lancé des propos obscènes à l’encontre de sa camarde à l’ARP, il a affirmé que « Abir Moussi veut toujours jouer le rôle de la victime pour attirer l’attention médiatique ». « Suite à ces mensonges proférés par Abir Moussi et Majdi Boudhina, une campagne de cyber-harcèlement m’a visé sur les réseaux sociaux, la question a dépassé toutes les différences politiques pour se transformer en un harcèlement», a-t-il dénoncé dans une publication Facebook. L’élu de Qalb Tounes ajoute dans ce sens que son « éthique et ses valeurs ne lui permettent d’insulter personne ».

En tout cas, peu importe qui a tort ou qui a raison, le constat est toujours le même. Ce manque de respect, ces scènes de violence morale et même physique, ces comportements irrespectueux adoptés par plusieurs députés, cette insouciance et cette irresponsabilité ne font que creuser davantage le gap entre les Tunisiens et leurs élus, mais surtout entre le peuple et le pouvoir législatif. Cette affaire risque de faire tache d’huile et d’envenimer davantage le climat politique déjà tendu. Le bureau du Parlement est appelé, sans aucun doute, à faire la lumière sur cette histoire et réagir en menant sa propre enquête administrative pour éviter que de telles scènes ne se reproduisent.  

Inutile de le rappeler, ce qui s’est passé dans la journée de mardi n’est pas une première ni un incident isolé, il constitue malheureusement un nouvel épisode de violence morale et de manque de respect envers les Tunisiens et notamment les électeurs, puisque l’enceinte parlementaire a, souvent, été le théâtre de vifs échanges entre députés au point qu’on a failli, parfois, en venir aux mains.

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2 Commentaires

  1. Liberte

    23 avril 2020 à 08:18

    Un député doit avoir un minimum d’instructions et de civismes, hélas se n’est pas le cas en Tunisie, n’importe qui peut acheter son élection à l’ARP.

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  2. JEAN MICHEL FARGE

    23 avril 2020 à 08:40

    c’est la que l’on voit que le tutu j’ai bien dit le tutu meme pour les deputés,n’est pas fait pour la democratie.

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