
Au sein de certaines structures où les effectifs tourbillonnent, il est sans doute un peu audacieux de demander à des joueurs, qui savent n’être que de passage, de s’investir émotionnellement et désormais financièrement pour la survie éventuelle d’un club de football.
En cette période délicate, chacun doit y mettre du sien. L’intérêt général doit primer et l’effort collectif doit suivre. Et à ce titre, l’exemple doit venir des plus aisés, comme les sportifs de haut niveau qui doivent se montrer davantage solidaires. Bref, redresser la pente a un coût. Le coût de la reprise de l’activité sportive par exemple, comme toute autre activité, dépend forcément d’une compression des salaires, ceux des acteurs du jeu en particulier. De par le monde, les traitements financiers des footballeurs professionnels engloutissent le gros du budget.
Et en ces temps incertains, nos pros sont donc invités à consentir un effort financier via une baisse provisoire des salaires. Car si l’on veut sauver l’économie du sport-roi, les tenants de notre football doivent d’abord faire en sorte de protéger le patrimoine des clubs. La situation est telle qu’avec une économie à terre, c’est tout le football qui se retrouve aux soins intensifs. Un football dont tout le monde a faim aujourd’hui et dont les réserves folles s’amenuisent !
Exemple, la rétention du versement des droits TV pour certaines structures fait que ces dernières vont naviguer à vue, puis en eaux troubles. Pour toutes ces raisons, les joueurs doivent participer à l’effort « national », en consentant des coupes salariales. Sans toucher au volet vital (un revenu pour vivre décemment), il n’y a pas de quoi alimenter la fable de l’individualisme écœurant du joueur de football, hors des réalités et à mille lieues de s’investir pour le bien commun. Mais de quelle réalité parle-t-on exactement ? Celle d’un club qui a du mal à faire face aux conséquences de ses propres choix (ils sont nombreux), qui a gâché depuis cinq ans bien plus que les millions qu’il essaiera de récupérer auprès de ses salariés !
Si une infime partie des joueurs sont réticents à toute concession salariale, leur reprocher cette position ne doit pas être automatique. Car les clubs de football sont des entreprises presque comme les autres. Et ils doivent donc assumer.
C’est une constatation plus qu’un avis, et même parfois une revendication « éhontée » des divers exécutifs de clubs.
Question d’implication
Au sein de nos clubs où les effectifs tourbillonnent (arrivées et départs furtifs), pour certains observateurs, il est sans doute un peu audacieux de demander à des joueurs qui savent n’être que de passage de s’investir émotionnellement et, désormais, financièrement pour la survie éventuelle d’un bastion de notre football. Il faut comprendre par là que pour ces pros qui monnayent leur talent, le club employeur n’est pas une entreprise familiale ou une PME de quartier ! C’est donc une question d’implication avant tout. Car si les clubs de football professionnel investissent sur des « hommes », leur méthode est telle que tantôt, ils paralysent six ou sept carrières naissantes pour n’en magnifier qu’une seule ! C’est bien connu, les clubs de football sont de véritables lessiveuses qui « essorent » les talents d’ailleurs et avant tout les siens, sachant que la liaison entre l’équipe première et les CDF est brouillée depuis longtemps ! Donc voilà la donne. Pour sortir du guêpier et peut-être même tirer quelques leçons au passage, nos clubs pros doivent prôner l’austérité. Et l’approche du mercato estival serait un bon test en l’espèce. Ainsi, si l’on ne veut pas trop flirter avec le « précipice », sans doute est-il préférable de ne pas multiplier les contrats, les recrutements, les indemnités de licenciement et les commissions grotesques, en misant sur le fait que l’inconditionnel fan, « père spirituel », « mécène » ou généreux donateur, continuera à passer à chaque intersaison pour financer !
Aujourd’hui, nos clubs sont à l’arrêt. En crise, ils l’étaient bien avant la pandémie et ses conséquences. Quant aux joueurs, ils n’y sont presque pour rien, même s’ils sont pour la majorité imprégnés d’un curieux esprit d’entreprise ! Maintenant, si jamais venait à ces joueurs l’idée de renforcer leur sentiment d’appartenance, il faut une sorte de partenariat gagnant-gagnant, une collaboration basée sur le respect de l’autre.