Pendant le confinement, plus de 240 élèves ont suivi leurs cours de musique au conservatoire de Musique Riadh Fehri via Internet en étant en contact virtuel avec leur professeur. Une première en Afrique soutenue par des musiciens internationaux et qui est en passe de faire de la Tunisie une plateforme pour l’enseignement de la musique à distance.
« Cela fait 30 ans que ce conservatoire existe et il emploie quelque 26 professeurs de musique qui se sont vus confinés et sans travail pour assurer leurs revenus’’, déclare le musicien Riadh Fehri. Mais il n’y a pas que les revenus ! Ce sont des gens passionnés de musique et qui aiment transmettre leur savoir-faire. J’ai donc eu l’idée de lancer ces cours virtuels parce que l’art doit continuer à vivre. Mais il fallait le faire de manière professionnelle. J’ai donc contacté Microsoft pour demander leur soutien technique et en 24 heures, ils ont répondu positivement à ma demande et ils nous ont accordé une ligne professionnelle. Ils ont apprécié cette idée et ainsi nous sommes devenus le premier conservatoire en Afrique à donner des cours de musique en ligne. En ce moment, la Tunisie comme bien d’autres pays n’est pas assez forte pour faire face aux conséquences sociales, éducatives et psychologiques de ce fléau. C’est pour cela que la société civile doit avoir une grande force de proposition et prêter main-forte aux efforts de l’Etat », a-t-il ajouté.
Ainsi et depuis quelque temps, le conservatoire de musique Riadh Fehri fonctionne virtuellement avec des cours dispensés matin et soir.
Comment les étudiants ont vécu cela ? « Personnellement, je pense que nous vivons avec une génération numérique. Nos jeunes sont vraiment rompus aux nouvelles technologies’’, répond notre interlocuteur. Mais grâce à l’enseignement virtuel, ces jeunes vont comprendre que le numérique n’est pas seulement fait pour s’amuser ou pour chatter sur les réseaux sociaux, mais aussi pour apprendre des choses très utiles et pour se former. Cela dit, les cours virtuels ont eu un impact très positif sur les apprenants et on a eu l’agréable surprise de voir les parents et la famille se joindre au cours de musique et cela a créé une grande bouffée de joie dans les maisons ».
Des musiciens internationaux se sont joints à cette expérience tunisienne et ont apporté leur soutien en participant à ces cours comme la célèbre violoniste japonaise Sayaka Shoji et le musicien américain Brennan Gilmore.
« Nous nous préparons à devenir une plateforme mondiale, c’est-à-dire et à titre d’exemple un enseignant espagnol peut donner cours à un élève en France à travers notre conservatoire. Microsoft a d’ailleurs promis d’améliorer la qualité du son et de permettre au maximum d’élèves de suivre ces cours», conclut Riadh Fehri.
Une idée qui fait son bonhomme de chemin en se développant tous les jours.