Accueil Economie Retour sur les résultats de l’UIB: le plus dur reste à venir…

Retour sur les résultats de l’UIB: le plus dur reste à venir…


La banque serait en mesure de déployer des efforts plus costauds et de tirer profit des décisions internationales portant sur la liquidité et sur la solvabilité du secteur bancaire afin de maintenir son niveau de croissance et d’éviter le pire.


L’UIB doit encore faire ses preuves de résilience en matière de rentabilité et de croissance, ce qui ne sera pas sans peine. Après les résultats obtenus en 2019 et lesquels s’avèrent être bien en deçà des objectifs fixés et un début d’année trébuchant car heurté aux soubresauts économiques et financiers, dus à la pandémie du Covid-19, la banque serait en mesure de déployer des efforts plus costauds et de tirer profit des décisions internationales portant sur la liquidité et sur la solvabilité du secteur bancaire afin de maintenir son niveau de croissance et d’éviter le pire.

Pour ce, il convient de revenir sur le dernier bilan relatif à l’activité bancaire et budgétaire de l’UIB ; un bilan analysé avec soin par « Tunisie Valeurs : La Maison de l’Epargnant ». En effet, l’année 2019 s’est achevée sur un arrière-goût amer. La déception s’explique par des chiffres en deçà des attentes escomptées. Le ralentissement des deux activités importantes de la banque, à savoir la collecte des revenus et l’octroi des crédits, n’a pas été sans impact sur sa rentabilité. Les dépôts n’ont enregistré qu’une évolution de 6% en 2019 alors qu’ils assuraient une croissance moyenne de 13,2% en 2016/ 2018. D’ailleurs, l’évolution observée en 2019 en matière de dépôts revient, surtout aux dépôts à terme et aux dépôts d’épargne. Usant des prestations de proximité, la banque s’auto-garantit, tout de même, une fiabilité auprès des particuliers, ce qui lui vaut une part non moindre sur le marché, soit 15%. Et pour preuve : cette banque maîtrise à merveille son coût de ressource puisqu’il s’avère être inférieur à la moyenne sectorielle, soit seulement 5,1% contre 5,5%.

Autre ralentissement qui a ébranlé la situation en 2019, c’est celui de l’octroi des crédits. Ces derniers ont chuté d’un cran, passant de 13,6% en 2016/ 2018 à seulement 3,2% en 2019, ce qui a fortement impacté la maîtrise du ratio de transformation global.

PNB : une croissance de 15,6%

Cela dit, la banque est parvenue, non sans difficulté, à réussir sa résilience, et ce, via une croissance du PNB de l’ordre de 15,6%, des marges d’intérêts et des commissions qui assurent la pérennité du budget. Rappelons que les décisions de la BCT, quant au relèvement du taux directeur en février 2019, ont été à l’issue d’un saut considérable de la marge d’intérêt qui a été de l’ordre de 17,1%, soit une valeur de 246,7MDt. Quant aux commissions, elles ont connu, elles aussi, une évolution similaire, soit 17,3% d’une valeur de 124,1MDt.

Et en dépit des aléas, la banque a su opter pour une gestion infaillible de ses ressources en absorbant les charges opératoires, en diminuant le coefficient d’exploitation et en usant des revenus des commissions pour garantir la couverture salariale. S’agissant du coût des risques, la banque  a maintenu le taux des créances classées à 7,7% et a réalisé un taux de couvertures desdites créances de 79,7%. Cela dit, «  Si l’effort de couverture des risques a valu à la banque d’améliorer sa qualité d’actifs, il s’est avéré pénalisant pour la croissance bénéficiaire ».

Covid-19 et secteur bancaire :

la rude équation

Comme toutes les banques, l’UIB doit, désormais, faire face à des contraintes imprévues et qui reviennent, essentiellement, aux conséquences fâcheuses de la crise économique mondiale, due au coronavirus. Les récessions économiques marquant le premier semestre de 2020 sont loin de prendre fin ; des récessions qui ont, jusque-là, affecté sensiblement les secteurs stratégiques et d’échange. Résultat : le PIB a enregistré une rétraction de -4,3% alors qu’il doit, absolument, enregistrer une reprise de 4,1% en 2021 afin que l’économie tunisienne préserve sa place à l’échelle mondiale. Le secteur bancaire est loin d’être à l’abri des éventuels dégâts économiques et financiers. Il aura à faire face à la baisse des crédits, celles des dépôts et des transactions, à la pression sur la liquidité ainsi qu’à un plus grand risque d’impayés. D’autant plus que la réduction du taux directeur, par la BCT,   influera, foncièrement, sur les opportunités de croissance des banques et sur la solidité de leurs portefeuilles respectifs. Par ailleurs, les décisions prises par la BCT pour soutenir les ménages et les entreprises durant cette phase critique, dont le moratoire des échéances, la suspension des commissions relatives aux retraits électroniques trois mois durant ainsi que le relâchement des réglementations prudentielles, n’auront qu’un impact négatif sur le système bancaire. 

Certes, mais contrairement à d’autres banques, l’UIB a su tirer profit de l’appui du Groupe Société Générale pour s’inscrire dans la conformité des normes de Bâle III ; un engagement volontaire et salutaire. Sa solvabilité et sa rentabilité demeurent, néanmoins, étroitement liées à sa politique fondamentale, celle misant sur l’apport du particulier, un apport qui s’avère être frêle et incertain, surtout dans un contexte aussi périlleux qu’imprévisible que celui de la crise économique —  indéfinie dans le temps — due au Covid-19.

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