« En marge des dernières revues d’effectif, l’équipe de Tunisie a globalement affiché un visage serein quoique certaines choses sont à revoir. On ne va pas se voiler la face. La Tunisie a l’ambition de bien faire et de monter en grade dans la hiérarchie continentale. Il faudra cependant corriger le placement défensif, l’anticipation en situation de repli et agir pour une meilleure occupation du terrain dans nos seize mètres. Précisément, je pense au rendement de Yassine Meriah qui a semblé un tantinet juste au cœur de notre arrière-garde.
Il m’a semblé emprunté, manquant d’aisance par moments. S’il fait le job volet relance, il doit au plus vite retrouver ses repères quand l’adversaire déboule plein axe ou sur les couloirs. Pour revenir à la production collective du Team Tunisie, l’équipe a fait le boulot, mais seulement le boulot, serait-on tenté de dire. Pourquoi ? Car, avec son statut, n’aurait-on pas pu attendre beaucoup mieux de la part des nôtres ? À savoir montrer les muscles et prouver qu’il faut être solide pour les avoir à l’usure. Bref, il ne s’agit pas de faire carton plein sur deux tests, dont le dernier face au Nigeria, a été fort instructif. Mais au-delà du bilan comptable, c’est la dynamique des nôtres qui peut interroger, quoique un trio sort tout de même du lot, à l’instar de Rafia, Ben Slimane et Drager. Aussi, je note qu’il y a de sérieux doutes offensifs qui ressurgissent. Msakni, assez approximatif, est loin de sa forme d’antan et Khazri peut beaucoup mieux faire, même s’il n’est pas à blâmer sachant qu’il traverse une période délicate avec son club. Maintenant, y a-t-il des motifs d’espoirs? Évidemment. L’entrejeu maintient un niveau très intéressant et on peut espérer que Wahbi Khazri retrouvera à terme son inspiration et sa plénitude physique après ses différents pépins de la saison écoulée. Des espérances qui concernent également Youssef Msakni, en manque de réussite voire de confiance. Enfin, on a aussi, et surtout, envie de voir cette équipe dans des grands rendez-vous. Car le Team Tunisie a prouvé par le passé qu’il savait se sublimer dans les matches à enjeu. Il faudra le prouver dans quelque temps. Pour revenir à la défense, Haddadi doit lui aussi muscler son jeu et élargir sa palette sans se « distraire » tantôt sur le terrain. Voilà tout. Globalement, Mondher Kbaier m’a convaincu par son système, même si je reconnais que certains aspects doivent être améliorés. On peut s’en contenter à l’heure de dresser un premier bilan. J’aurais certes espéré voir un match de combattants contre le Nigeria, avec des joueurs solides et fermes face à l’une des meilleures nations africaines. Mais à défaut de bataille, on a pu noter de l’envie, de la motivation et de la détermination chez certains, surtout du côté des nouveaux pensionnaires de l’écurie de Kbaier. Enfin, lors de ces revues d’effectifs profitables, il faut aussi faire tourner et toujours placer les joueurs dans leurs meilleures positions. Bref, tout cela demande encore des ajustements ».