Chacun d’eux menant recherches et expérimentations tant au niveau de la forme que celui du fond. S’essayant à des techniques spécifiques, expérimentant de nouveaux médiums ou créant eux-mêmes leurs propres outils et autres supports de création.
Yosr Ben Ammar Gallery abrite, à partir du 7 novembre, l’exposition d’arts visuels «Trivium» qui réunit les œuvres des trois artistes tunisiens Najah Zarbout, Mohamed Amine Hamouda et Oussema Troudi. Aux démarches différentes, ils ont en commun cet intérêt particulier pour le papier comme support et comme matériau.
«Trivium» désigne en grec le carrefour de trois voies, créées spontanément par les habitants loin des traçages administratifs, à l’image des approches de ces trois artistes qui les mènent loin des sentiers battus. Chacun d’eux menant recherches et expérimentations tant au niveau de la forme que celui du fond. S’essayant à des techniques spécifiques, expérimentant de nouveaux médiums ou créant eux-mêmes leurs propres outils et autres supports de création.
Natif de la ville de Gabès où il enseigne à l’Institut supérieur des arts et métiers, Mohamed Amine Hamouda mène, depuis des années, des expérimentations qui consistent à exploiter ce que nous offre la nature comme colorants naturels et fibres végétales. Un retour aux sources et une manière de rompre avec tout ce qui est industriel et chimique. Ainsi, il fabrique lui-même ses teintures et ses papiers issus uniquement d’éléments naturels et de végétaux. Cela donne lieu à un univers authentique et particulier où la matière règne en maîtresse. Une œuvre d’obédience soufie, qui puise dans la terre et qui passe par plusieurs étapes de création.
Originaire de Kerkennah, Najah Zarbout vit à Sousse où, en plus de sa pratique artistique, elle enseigne à l’Institut supérieur des Beaux-Arts. Tout en délicatesse, son œuvre prolifique et multiforme nous aspire dans un univers poétique au propos onirique et ludique.
Elle utilise le papier comme support, mais aussi comme matériau. Plus encore, le papier devient sujet, c’est lui qui fait l’œuvre et abreuve ses pistes artistiques.
Également enseignant d’art, Oussema Troudi manifeste une pratique pluridisciplinaire, conceptuelle ou expérimentale impliquant divers médiums. Il présente dans «Trivium» des séries de différentes techniques, ayant en commun l’idée de la récupération.
«Ancrée dans sa pratique depuis ses années d’études où il a expérimenté le recyclage du papier, la récupération imprègne son travail d’un mode de production qui permet aux œuvres, longtemps macérées, de se révéler finalement d’un seul geste, sur le tamis, dans le cas des feuilles végétales, ou sur la toile, au travers d’impressions et d’éclaboussures», lit-on dans le texte de présentation de l’exposition qui a été ouverte au public depuis samedi dernier.
L’exposition sera visible jusqu’au 21 novembre prochain.