Une rose esseulée, mais belle tout de même, une fleur d’acanthe en bout de course, desséchée et élégante, une grenade indiscrète qui laisse apparaître la profusion de ses grains, une bougainvillée qui fait ce que savent le mieux faire les bougainvillées : grimper vers le ciel. Tel est l’univers fleuri, parfumé, poétique de Souheila Ghorbal.
Par un étrange détour des choses, c’est au cœur du désert qu’est née la vocation photographique de la jeune artiste. Fixer les souvenirs de ses amis qui l’accompagnaient en randonnée sur d’éphémères appareils jetables, cela a commencé comme un jeu. De là, happée par la magie de la photographie, et par le pouvoir irréel que donne l’objectif, elle regarde autour d’elle, capte la poésie d’un paysage, d’un bosquet fleuri, d’une végétation sauvage.
« Al Layali Essoud» ou Winter Bloom est son premier projet. Elle l’expose en un lieu insolite, nouvel espace ouvert sur la route des citernes antiques de la Maalga, cube de lumière blanche qui met en valeur les explosions de couleurs dont elle habille les cimaises.
« Elle photographie ses œuvres à contre-jour, en utilisant un flash, ce qui donne un résultat étrange et une série de photos d’espèces végétales qui semblent surréalistes ou synthétiques ».
«Al Layali Essoud» ou Winter Bloom est le temps d’hibernation des plantes selon le calendrier berbère. C’est aussi celui de résilience des hommes, celui des retraites et réflexions.
Alors, entrons dans ce temps magique que propose en douceur Souheila Ghorbal.