Accueil Economie Chambre de Commerce et d’Industrie Tuniso-Japonaise et FIPA: Développer les projets d’infrastructures en Tunisie et en Afrique

Chambre de Commerce et d’Industrie Tuniso-Japonaise et FIPA: Développer les projets d’infrastructures en Tunisie et en Afrique

Le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) souffre, depuis une dizaine d’années, d’un retard de payement de ses opérateurs et d’un déficit d’activité qui n’a pas manqué d’impacter gravement l’emploi. Pourtant, le secteur offre plusieurs opportunités d’emploi, toutes catégories confondues, et constitue un levier de développement dans la mesure où il regroupe plus de soixante-dix métiers et fait travailler plus de 520.000 employés directs.


Dans le cadre de la préparation de la huitième édition de la conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Ticad 8) qui se poursuivra jusqu’au mars 2022, une conférence de presse a été co-organisée par la Chambre de commerce et d’industrie tuniso-japonaise (Ccitj), l’Agence de promotion l’investissement extérieur (Fipa), autour du thème : «Infrastructure, engineering et travaux : perspectives Japon-Afrique ».  L’objectif est de présenter une stratégie nationale de développement de l’infrastructure, d’une part, et les projets structurants, d’autre part, et ce, afin d’aboutir à une liste exhaustive des projets pertinents, à discuter dans le cadre de la Ticad8. Il s’agit s’une initiative pour développer une coopération triangulaire Tunisie-Afrique-Japon. Dans son allocution, Mme Sarra Zaafrani Zenzri, ministre de l’Equipement et de l’Habitat, a déclaré  à cette occasion qui s’inscrit dans le cadre de la préparation de la Ticad8, que les échanges seront bénéfiques à toutes les parties prenantes et ouvriront de nouvelles perspectives de coopération triangulaire entre la Tunisie, le Japon et les autres pays de l’Afrique pour tout ce qui relève de l’infrastructure  et du Partenariat Public-Privé en général. En effet, notre coopération avec le Japon a participé, via l’agence de coopération internationale japonaise, à la formation des cadres du ministère de l’Equipement et de l’Habitat, notamment en matière d’infrastructure et d’entretien des ouvrages. Nous valorisons aussi la bonne coopération avec la partie japonaise dans le cadre de la participation de la Jica au financement des projets comme le pont de Radès-La Goulette, l’autoroute Trans-Maghrébine : Tunis-El Jem-Sfax-Gabès-Médenine, de la protection de la Ville de Tunis-Ouest contre les inondations et de plusieurs autres projets. La ministre a, d’autre part, souligné que le Japon est plus qu’un partenaire, c’est aussi une « Success-Story » et un bon exemple à suivre. « Ce pays doit nous inspirer, puisqu’il a su instaurer des valeurs comme le travail et  la persévérance ».Au-delà de son sérieux et de son implication, il faudra peut-être penser, aujourd’hui, à reconsidérer notre coopération avec la partie japonaise par l’intégration de nouvelles donnes et la planification de perspectives plus larges, plus ambitieuses », a assuré Zenzri.

Elle a révélé aussi que notre position, en tant que portail de l’Afrique, joue un rôle historique de corrélation entre les trois continents (Afrique-Europe-Asie). Une position que nous devons, selon la ministre, mieux exploiter pour les années à venir. « Aujourd’hui, il faut voir plus grand et se positionner là où il faut et la Tunisie, qui a l’avantage d’accéder facilement à plusieurs marchés en Afrique, peut, avec l’excellente technologie et le savoir japonais et grâce à l’expérience tunisienne sur terrain, offrir de nouvelles opportunités, surtout à la veille de la Ticad 8, tant attendue, et qui se tiendra en Tunisie en 2022 », a développé la ministre. A la lumière de ce qui a été entrepris lors de la 7e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Ticad 7), notamment la signature d’un Mémorandum de coopération dans le domaine de « l’investissement dans les infrastructures de qualité », «nos ambitions sont de plus en plus grandes, le Partenariat Public-Privé (PPP) pourrait être efficace pour mettre en œuvre de nouvelles alliances entre les deux parties pour réaliser plus de projets », a ajouté la ministre.

Pour commencer, et en attendant de se lancer dans de grands projets en Afrique en partenariat avec les entreprises et bureaux d’études tunisiens et japonais, la ministre réitère sa proposition à la partie japonaise de considérer la possibilité d’établir, en Tunisie, une structure de formation en matière d’infrastructure dont pourraient profiter tous les experts et techniciens tunisiens et africains, « car une formation de qualité s’impose avant de passer la vitesse supérieure en matière d’infrastructure », a-t-elle souligné.

Il s’agit d’une proposition que le ministère de l’Equipement et de l’Habitat a présentée lors de la visio-conférence  organisée en mars dernier, en collaboration avec le ministère du Territoire, des Infrastructures, des Transports et du Tourisme du Japon, et qui a été acceptée par la partie japonaise.

Des projets bloqués

De son côté,  Jamel Ksibi, président de la Fédération nationale des établissements du bâtiment et travaux publics (BTP), relevant de l’Utica, a expliqué que plus de 4.000 projets publics lancés dans le secteur du bâtiment et des travaux publics sont bloqués depuis plusieurs années, et que plus de 5.000 millions de dollars de fonds internationaux sont disponibles pour financer ces projets à grande rentabilité économique. Le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) souffre, depuis une dizaine d’années, d’un retard de payement de ses opérateurs et d’un déficit d’activité qui n’a pas manqué d’impacter gravement l’emploi. Pourtant, le secteur offre plusieurs opportunités d’emploi, toutes catégories confondues, et constitue un levier de développement dans la mesure où il regroupe plus de soixante-dix métiers et fait travailler plus de 520.000 employés directs. Le secteur peut contribuer à hauteur de plus de 14% du PIB, alors qu’il n’est que de 4% actuellement. La valeur ajoutée de ce secteur a chuté de 2.800 millions de dinars à 800 millions seulement en 2020, d’après l’INS et la BCT, ce qui a engendré une perte historique d’emplois et d’entreprises, a conclu l’interlocuteur.

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