Son importance, et son rôle économique et social ne sont plus à démontrer. Le secteur de la friperie vit au rythme d’une croissance et un développement allant crescendo. Le nombre des opérateurs dans le domaine a connu une extension qui a touché l’aspect tant industriel que commercial et même celui de la réexportation.
Il est présent dans toutes les régions du pays et ses adeptes appartiennent aux différentes catégories sociales. Au début, c’était une issue et un refuge pour les démunis mais depuis 2011, et avec la crise qui frappe les bourses, ce fut la soupape pour la plupart des tunisiens .D’après le président du groupement professionnel de la friperie « 99% des vendeurs ne possèdent pas de patente. Ils sont 200 milles commerçants de détail dans le secteur avec 10 milles postes d’emploi directs ».
Même son de cloche pour le patron de Sigma conseil Hassan Zargouni : ils sont 70% à s’habiller de la friperie et dépensent 8% de leur budget dans ces marchés qui fait nourrir 10000 familles ».
À Gafsa, une ville dans laquelle le tissu économique fait tâche d’huile à cause de la rareté des opportunités d’emploi et le désordre qui y règne, les marchands de la « free prix » (puisque c’est l’origine du mot) sont des laisser pour compte depuis 2011 et souffrent le martyr face au silence des autorités compétentes (municipalité, CONECT et UTICA), et pourtant, c’est une frange de la mosaïque qui assume pleinement son rôle économique et social. Une ronde à travers les vendeurs éparpillés dans les quatre coins de la commune en l’absence d’une aire qui leur est réservée, renseigne sur le soubresauts vécus par les exerçants ,et avec l’anarchie et l’impunité qui règne ,on se permet de s’installer là ou bon leur semble. C’est une nouvelle frange de vendeurs (ambulants )qui émerge. Ils s’y installent presque partout : face à l’hôpital régional où la circulation est devenue quasi-étouffée, sur les bords de la voie publique avec le risque de se faire bousculer par les chauffards maladroits, dans les souks hebdomadaires et même face aux lycées. Bref , ils sont presque omniprésents (…).
Alors qu’est est ce qui les contraint à aller chercher leur clientèle quitte à prendre le risque uncalculé de déambuler sur les places publiques, même au prix de défier les codes de la communes (si elles existent).
Naceur 45 ans vendeur ambulant argumente ces pratiques illicites «en l’absence d’une surface qui nous abritent et avec la crise qui sévit, nous sommes contraints à aller chercher le client pour lui exposer les fringues. Certes c’est fatiguant de pousser sa brouette à longueur de la journée et étaler sa marchandise puis la réemballer, mais il faut le faire pour amortir l’investissement et subvenir aux besoins de sa famille. On a été chassés à un certain moment par la police municipale mais elle a finit par abdiquer. Le secteur devrait observer une réorganisation et nos requêtes sont restées lettre morte.
Alors que pour Mokhtar 56 ans installé dans une boutique de l’autre coté de la ville tout prés de l’oasis, le son de cloche est différent mais les requêtes sont presque identiques « à Gafsa, le principal problème du secteur est l’absence d’un marché qui rassemble tous les opérants de la friperie. Dans cette avenue considérée comme notre terrain de prédilection, ils sont 16 boutiques installées mais le loyer est exorbitant alors que le recettes sont maigres. Notre gain est limité pour ne pas dire la plupart sont déficitaires. Dans un contexte pareil et en l’absence d’une aire de stationnement des voitures, les clients rechignent souvent à venir au milieu de la semaine ,et on doit attendre les dimanches pour se frotter les mains avec l’affluence des weekends ».
Continuons notre tournée et au bout de cette avenue, existe un -soit disant- marché aux puces. Aménagé pour la raison avec un parterre asphalté, les boutiques sont bâties avec du zinc .
Halim 34 ans a pu s’offrir un coin pour exercer « on n’est pas à l’abri lors des intempéries. Lorsqu’il pleut ,tout le stock est mouillé avec les odeurs nauséabondes qu’il engendre et notre commerce subit un coup de frein en attendant à ce qu’il sèche »
Bref, ce n’est pas le beau temps pour une frange de commerçants qui ; en plus des contrainte subies et qui ont été énumérées par nos interlocuteurs ; il y a la cherté des « pelles » de frip dont les prix galopent à pas de géants depuis l’après 14 janvier ; chute vertigineuse du dinar oblige.
La plupart de ceux qui opèrent dans le secteur s’accordent à dire que le point de ravitaillement sis à la zone industrielle ne permet pas une fourchette de choix large ,d’où la contrainte d’aller se ravitailler ailleurs comme par exemple à Kasserine ou à Meknassy, avec tout ce que cela entraine des frais supplémentaires de transport.
Mais, avec tout ce lot de pépins et de problèmes, peut-on imposer à ces vendeurs de s’acquitter des impôts au profit de la recette des finances.