Il y a quelques années, les entreprises de la filière figue de Barbarie biologique en Tunisie se comptaient sur les doigts d’une main. En 2013, le secteur de la transformation du cactus comprenait trois entreprises. Aujourd’hui, ce secteur très dynamique enregistre une cinquantaine d’opérateurs.

L’Agence de vulgarisation et de la formation agricole (Avfa), avec l’appui du projet Pampat (Onudi-Seco), vient d’établir les démarches pour inclure les formations sur la filière figue de Barbarie. Un service qui ciblera les producteurs et jeunes porteurs de projets d’investissements.

Le secteur de la transformation du cactus offre d’énormes possibilités de valorisation pour ce produit très prisé par plusieurs secteurs et divers pays. Heureusement, l’intérêt stratégique que les institutions tunisiennes accordent à cette filière ne se limite plus seulement au domaine de la transformation industrielle. Après avoir été longtemps ignoré, le secteur de  la figue de Barbarie connaît une véritable dynamique qui lui a permis de cibler des marchés de niche avec des produits cosmétiques, diététiques et agroalimentaires innovants et de haute qualité. Le produit phare de la filière est incontestablement l’huile de pépins de figue de Barbarie qui  est considérée, actuellement, comme le fer de lance de la nouvelle cosmétique tunisienne. Les gigantesques étendues de cactus que compte la Tunisie sont reconnues comme une véritable source de richesse par les autorités et la valorisation agronomique du figuier de Barbarie est devenue une priorité déclarée. Et c’est pour cette même raison que l’Avfa avait pensé mettre en place des formations dans ce domaine. Cette agence publique, qui dispose de 39 centres de formation professionnelle agricoles (Cfpa), offre des cours dans presque tous les domaines de l’agriculture, de la pêche et de l’aquaculture. Mais la filière du cactus ne figurait pas encore sur la liste.

Douze formateurs de l’Avfa représentant les Cfpa de Kasserine, Sidi Bouzid, Monastir, Nabeul, Kairouan et L’Ariana viennent de recevoir leurs diplômes de participation à la formation de formateurs sur les bonnes pratiques de production et le fonctionnement de la chaîne de valeur de la figue de Barbarie. Cette formation de formateurs, qui a commencé fin 2020 et clôturée fin décembre 2021, a été organisée par le Pampat 2. Un projet financé par le secrétariat d’Etat à l’économie Suisse et mis en œuvre par l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel, en étroite collaboration avec le ministère de l’Agriculture et le Gifruits.

Abdelmalek Selmi, vulgarisateur de l’Avfa à Kasserine, participant à la formation, avoue que  cette expérience a été riche en enseignements et en découvertes. Il déclare : «J’ai constaté que je ne connaissais pas la culture du figuier de Barbarie… C’est un véritable trésor méconnu». De même, Karim Ounallah,  professeur à l’Inat, qui enseigne depuis des années les sujets relatifs au cactus et qui a formé les formateurs de l’Avfa, ne cache pas son étonnement quant au potentiel de cette filière. D’après lui, «les terres du cactus ont toujours été considérées comme synonymes de pauvreté. C’est extraordinaire, comme en quelques années, cette filière oubliée a pu se positionner en Tunisie et sur les marchés d’exportation».

Il est à signaler que la Tunisie compte 600.000 hectares de figuiers de Barbarie. Notre pays est classé 5e au monde, en termes de surface cultivée. Il est également parmi les trois premiers pays en termes de production de figues de Barbarie, issues des plantations commerciales. Pour ce qui est de la production biologique de figues de Barbarie certifiée, la Tunisie occupe la première place mondiale, selon l’Agence Bio française. La filière compte environ 39.000 petits producteurs, concentrés surtout à Kasserine, Kairouan, Sidi Bouzid et Siliana.

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