«L’arrivée sur le marché d’un équivalent de fumier de ferme, à base de lignite, est venu sauver la pénurie en matière de fumier», explique Youssef Kamoun, un géologue qui a créé son entreprise industrielle pour la production d’engrais organique liquide. Son produit est classé 2e sur le plan des ventes d’humus en Tunisie. Il est concurrencé par une trentaine de marques étrangères.
«Toutes les procédures de fabrication sont 100% tunisiennes. La société «Vitalag» est une entreprise qui fabrique l’humus à base de lignite», assure son promoteur, Youssef Kamoun, un géologue qui a créé son entreprise industrielle, au début de sa retraite. En effet, cette entreprise fabrique de l’engrais organique liquide, dit humus, à base d’une roche naturelle, le lignite. Il s’agit en fait de l’équivalent du fumier de ferme et le produit, de marque déposée, s’appelle Humivital.
Le déclic !
Kamoun nous parle de ses débuts. «Suite à une visite de la foire de l’agriculture, je découvere l’engrais organique liquide, à base de lignite. Le réflexe de géologue m’a emmené au gisement le plus proche pour prendre un échantillon et essayer l’opération d’extraction avec succès». Cela l’a encouragé à créer une entreprise et ainsi un brevet d’invention a été très vite déposé et un nom de marque «Humivital» a été enregistré. Kamoun déclare, à cet effet, que «notre produit répond à un besoin réel des agriculteurs. A savoir l’amendement organique des sols de culture une fois par an. Le développement des surfaces des terres de culture entraîne un appel croissant du fumier de ferme». L’élevage ne suffit pas à répondre aux besoins de notre agriculture, poursuit-il. «L’arrivée sur le marché d’un équivalent de fumier de ferme, à base de lignite est venu sauver la pénurie en matière de fumier. De plus il est efficace, facile à incorporer aux sols de culture et beaucoup moins cher que le fumier de ferme. Notre produit Humivital est classé 2e sur le plan des ventes d’humus en Tunisie. Il est concurrencé par une trentaine de marques étrangères», ajoute-t-il.
Facile à incorporer
Actuellement le marché tunisien est couvert par une trentaine de marques étrangères d’humus et les agriculteurs tunisiens se sont bien habitués à cette forme liquide d’humus, «vu qu’elle est facile à incorporer au sol au moyen du système d’arrosage goutte- à-goutte. De plus, cet engrais est propre, exempt de graines de mauvaises herbes et ne demande pas de main-d’œuvre. Enfin, il est d’un coût beaucoup plus avantageux que le fumier de ferme. Pour toutes ces raisons, le marché que nous avons abordé, en tant que premier producteur tunisien, est assez large», se félicite Kamoun.
Le promoteur révèle également, que «la création d’entreprise est une opportunité à la portée de tout le monde, elle est facile et rapide. Elle demande d’être à l’écoute du marché, bien communiquer et bien prendre conseils». Les propos de l’économiste Abdelkader Boudrigua, lors d’une conférence qu’il a tenue à la pépinière d’entreprise de Borj Cedria en 2015, ont été à l’origine de mon aventure. Il a mentionné que «la création de la richesse en Tunisie passe inévitablement par la création d’entreprise. L’Etat n’a d’autres alternatives que l’encouragement». Kamoun insiste sur les procédures de fabrication qui sont 100% tunisiennes, «cela nous donne beaucoup de fierté et de satisfaction car nous sommes parvenus à mettre sur le marché des produits équivalents à ceux que les agriculteurs avaient l’habitude d’importer, soit une trentaine de marques étrangères», déclare le géologue. Selon l’entrepreneur, «ceci veut dire un gain de devises appréciable pour le pays. Notre produit est moins cher que les produits d’importation, ce qui se répercute sur le coût de production de l’agriculteur tunisien».
Kamoun explique, par ailleurs, que la taille limitée du marché tunisien encourage sa société à l’exportation. « Nous visons des pays qui ne produisent pas d’humus, en l’occurrence les pays africains. Nous nous sommes informés sur les procédures d’exportation et nous avons pris le choix d’exporter plutôt des unités de production clés en main pour les pays africains », conclut-il.
Les engrais organiques et chimiques sont complémentaires
Il est à rappeler que «Humivital» est un engrais organique liquide composé d’acides humiques (10%) et d’acides fulviques (15%) et contient des oligo-éléments (Cu, Mn, Fe, B et Mo) que la plante utilise en très petites quantités. C’est aussi et tout simplement de la matière organique (25%) qui est indispensable à tout sol de culture, autrement dit la substance vitale pour le développement de toutes les plantes. L’appellation «Humivital» donné au produit traduit bien deux idées-clés, à savoir humus (un terme générique de la décomposition de la matière organique au sol) et vitalité (un besoin réel et incontournable pour une culture développée).
Il est important de retenir que la plante se nourrit de sels minéraux, essentiellement d’azote, de phosphate et de potasse. Le rôle de la matière organique, de n’importe quelle origine, est de fertiliser le sol de culture, dans le sens où elle retient au sol les éléments minéraux cités et les rend facilement absorbables par les racines des plantes. Donc, les engrais organiques (fumier, compost ou humus) et les engrais chimiques (ammonitrate, superphosphate et potasse) sont complémentaires et non synonymes. Le développement d’une culture nécessite obligatoirement ces deux types d’engrais. Ainsi, l’engrais chimique (relativement coûteux) qui est incorporé au sol de culture, en l’absence de matière organique, sera en partie lessivé et non utilisé par la plante. Pour s’épargner ce double gâchis, il est conseillé d’amender le sol avant d’administrer les engrais chimiques. Et là « Humivital » représente une solution pratique, facile d’application et financièrement avantageuse. Le produit agit sur la composition du sol et sa fertilité, il est, par conséquent, bénéfique pour toutes les plantations.