Ils ont dit

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Fathi Zouhair Nouri, Universitaire et expert économique

«Le pays vit, depuis la révolution, au rythme des conflits politiques et la divergence de la conception du pouvoir des acteurs politiques. Un nouveau pouvoir politique est en train de voir le jour. Des personnes et des institutions ont été sacrifiées à cause de ces différends politiques, et chaque jour de retard dans la mise en place de réformes claires donnera naissance à un nouveau terroriste et à un nouveau contrebandier, car, malheureusement, les grands fraudeurs et trafiquants ont envahi l’économie tunisienne. Aujourd’hui, on est passé d’un conflit entre les pouvoirs exécutif et législatif à un conflit entre le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire, laissant pourrir la situation de l’économie et des finances publiques. La Tunisie a besoin des bailleurs de fonds internationaux, et la prochaine période sera celle de l’économie populiste, et non pas d’une économie basée sur les visions et les orientations. La crise que nous traversons est une crise de système et non celle de gouvernement et tous les systèmes, depuis l’Indépendance et jusqu’aujourd’hui, ont été défaillants, comme c’est le cas du système agricole. Le citoyen tunisien a besoin de connaître l’approche économique du président Saïed».

Slim Besbes, Ancien ministre des finances

«La réalisation des prévisions du budget de 2022 s’étale sur trois ans, et la Tunisie a généralement recours à des plans de développement quinquennaux et les volets financiers et économiques sont interdépendants. Le plan quinquennal 2016-2020 a pris fin et nous avons entamé l’année 2021 sans plan ni programme. Une délégation du Fonds monétaire international a entamé les négociations avec le gouvernement tunisien pour discuter des réformes à entreprendre et le programme à préparer pour accéder au financement extérieur. Pour les prochaines années, et après l’instauration d’un régime de gouvernance stable, il convient de concevoir une vision économique. D’ailleurs, le plan quinquennal est élaboré pour qu’il soit appliqué à long terme. Il faut, à cet effet, se référer à un document précisant les orientations stratégiques pour une période allant de 5 à 10 ans. Le plan quinquennal n’est qu’un outil pour la mise en exécution de ces orientations. Il faut réviser les stratégies existantes et mettre en place le prochain plan qui servira de vecteur pour une gouvernance stable. Le déficit du budget sera de 0% en 2026, selon les prévisions du ministère des Finances. Le gouvernement doit œuvrer pour l’augmentation des ressources et la réduction des dépenses pour combler ce déficit et convaincre les bailleurs de fonds internationaux. La Tunisie a besoin d’investissements dans le domaine de l’infrastructure et de la logistique pour qu’elle puisse se positionner en tant que plateforme régionale, grâce à sa position stratégique. Pour ce faire, tout le gouvernement doit se mobiliser pour atteindre cet objectif, car le travail ne se pas seulement au seul ministère des Finances. Si nous avions appliqué le plan quinquennal 2016-2020 comme convenu, nous aurions été dans une situation plus à l’aise que celle de la Malaisie. L’important est que le plan établi soit appliqué».

Naila Nouira-Gongi, ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Energie

«La Tunisie a entamé sa transition énergétique afin de promouvoir les énergies renouvelables. Le programme national mis en place à cet effet vise à couvrir 30% des besoins nationaux de l’énergie, en faisant appel à des énergies renouvelables, comme l’énergie solaire et éolienne, à l’horizon de 2030. Plusieurs obstacles ont freiné la production de cette énergie en Tunisie. Jusqu’à présent, nous n’avons pu produire que 800 mégawatt, sachant que le programme national prévoit la production de 3.800 mégawatt d’ici à 2030. Le gouvernement veille à éradiquer ces obstacles durant les 100 premiers jours de sa formation, et à émettre les décrets et décisions nécessaires pour réussir ce projet. L’autoproduction des énergies renouvelables couvre près de 46 projets, dont les délais ont expiré, en raison de la crise sanitaire. Ces délais seront exceptionnellement prorogés pour préserver les licences accordées auxdits projets. Le problème entre le syndicat de la Steg et l’investisseur à Tataouine sera bientôt résolu. Trois projets parmi les 46 précités ont vu le jour, à l’image du projet réalisé à Tataouine, qui a connu pour sa part un certain retard à cause d’un conflit entre le syndicat de la Steg et l’investisseur. L’unité de production de Tataouine sera rattachée à la Steg après la résolution de ce problème, lors des rencontres bilatérales et périodiques organisées par le ministère. On ne s’oriente pas vers la privatisation de la Steg, mais on vise plutôt à garantir plus d’efficacité à ses services. Nous envisageons de consolider le Partenariat public-privé dans le secteur des ER. La promotion de l’investissement dans le secteur du phosphate est l’une des priorités du ministère, et un projet de taille dans le secteur des engrais chimiques entrera bientôt dans la phase de production dans la zone Mdhila 2, et ce, à l’issue de la fin du sit-in freinant le lancement de ce projet depuis deux ans».

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