Impacté par le Covid et la guerre en Ukraine : Peut-on sauver le tourisme tunisien ?

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« Nous avons un plan d’action et nous sommes en train d’interagir avec la situation », rassure le ministre du Tourisme qui espère que les vols prévus ne seront pas annulés, que les prix des billets n’augmenteront pas et qu’il n’y aura pas d’incidence sur le paiement des séjours. Une cellule de crise a déjà été mise en place…

En ces temps de guerre sans merci, menée en Ukraine, aucun secteur n’a été épargné. Le tourisme est le premier à perdre pied dans les soubresauts de l’économie mondiale, étant donné qu’il tire sa prospérité de la paix et de la sécurité. Et la Tunisie, elle aussi, n’est pas en reste. Certes, la crise ukrainienne aurait des répercussions directes et indirectes sur notre tourisme, déjà en veilleuse depuis la révolution. Et jusque-là, il ne s’est pas relevé, du fait des coups que lui avait portés la pandémie. C’est que le monde est un village planétaire, où les uns dépendent des autres.

Cap sur les marchés classiques

A preuve, les récentes déclarations du ministre du Tourisme, Mohamed Moez Belhassine, avaient puisé dans le même sens, expliquant que le marché russe est le 2e marché émetteur pour la Tunisie, en termes de nombre de touristes et de nuitées passées dans nos différentes unités hôtelières. Statistiques à l’appui, on avait accueilli, en 2019, 630 mille touristes russes et 30 mille ukrainiens. En 2020 et 2021, deux ans vécus sous l’emprise du Covid-19, ces chiffres ont nettement baissé, enregistrant seulement 90 mille touristes russes ayant visité la Tunisie. Avec des recettes six fois moins de celles réalisées depuis trois ans. Toutefois, face à la situation actuelle, on ne doit plus compter sur de tels clients potentiels dont la quasi-majorité a migré au-delà des frontières.

Force est de constater qu’on n’avait pas encore accueilli de vol en provenance de ces deux pays en guerre. En effet, on doit renverser la vapeur. Le ministre semble décidé à mettre le cap sur nos clients traditionnels. « Pour remédier aux répercussions de cette crise, nous œuvrons à nous orienter vers nos marchés classiques, notamment européens et voisins ; à savoir l’Algérie et la Libye », souligne M. Belhassine. En l’occurrence des marchés africains et du Moyen-Orient sont aussi visés. L’objectif, selon lui, étant de réduire et de limiter les répercussions de la crise liée à la guerre menée en Ukraine par la Russie. Le ministre affirme être en contact avec les acteurs du marché russe, ukrainien, ceux de l’Europe de l’Est et de l’Europe centrale.

Un plan d’action

Bien que le secteur n’ait pas subi encore d’impact direct, il y a, tout de même, des craintes de voir les frais gonflés. « Jusqu’ici, nous n’avons pas enregistré des répercussions directes. Pourtant, nous veillons sur l’évolution de la situation », rassure-t-il.

Par ailleurs, le ministre espère que les vols prévus ne seront pas annulés et que les prix des billets ne vont pas aussi augmenter et qu’il n’y aura pas d’incidence sur le paiement des séjours. Par conséquent, une cellule de crise a été créée au sein du ministère. De toute façon, « nous avons un plan d’action et  nous sommes en train d’interagir avec la situation », a-t-il confié, sur un ton rassurant. Son département compte élaborer une stratégie de travail, avec pour objectif de dépasser, à hauteur de 50 à 60%, les chiffres réalisés en 2019. Une année record, où l’on a enregistré 9,4 millions de touristes, ayant passé 30 millions de nuitées. Le tout avec une recette de 5,6 milliards de dinars, ce qui avait, alors, renfloué les caisses de l’Etat. L’ultime but est de pouvoir regagner le même niveau de la période pré-Covid à l’horizon 2023.

Tourisme alternatif durable

En temps de guerre, avoir des alternatives défensives est toujours de mise. De même pour le tourisme tunisien. On ne peut pas se limiter au balnéaire. Place à la diversification des produits et des destinations. Aussi, le tourisme alternatif durable n’est-il pas en vogue ? Au sud tunisien, notamment à Médenine et à Tataouine, ce créneau peut faire ses preuves, s’il y a une véritable politique de promotion. Maisons d’hôtes, nouveaux circuits éco-touristiques, Sahara, avec découverte de nos divers produits du terroir et nos us et coutumes riches en patrimoine socioculturel, il y a de quoi se réjouir et plaire à ses clients. Soit un tourisme mieux adapté aux aléas du temps  et pouvant satisfaire tous les goûts.

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