Ce qui fâche : en nombre. Et qui égaye : peu, très peu. Si peu. C’est, hélas le cas du pays. Notre cas.
Que nous nous portions aussi mal encore après dix ans de ratages de toutes sortes, de fausse révolution, nous incombe à tous, à dire vrai. À être franc. Nos politiques, nos gouvernants, soit, ont commis de graves erreurs, et à chaque fois, à chaque prise de fonction, fauté, triché, menti. Mais que ne le reconnaissons-nous de notre part, des élections, somme toute libres, se tiennent depuis 2011 et c’est proprement nous qui les remettons (qu’importent, le bilan, les idées et le proche passé) là où ils sont.
L’exemple le plus clair demeure celui d’Ennahdha. En dépit des tristes expériences de la Troïka, de l’alliance avec Nidaa, de celle avec Qalb Touness et El Karama, nonobstant, sa responsabilité directe dans l’érosion des finances et de l’économie, malgré les lourdes suspicions qui pèsent sur l’islam politique, le parti se maintient en bonne place, encore dans les sondages. Voire, tient des manifestations par milliers, se présente comme défenseur des libertés et de la démocratie. Pis :trouve aujourd’hui alliés, directs et indirects, parmi les démocrates centristes, et pousse le culot jusqu’à reporter ses erreurs sur les gouvernants de l’après 25-Juillet.
Rappelons toutefois, Ennahdha n’est pas (ni ne sera, peut-être) notre seul mauvais choix. Rappelons le vote massif de Nidaa et à quoi il a abouti. Rappelons aux promesses vite larguées de Qalb Touness et de Nabil Karoui.
Méfions-nous, surtout. Rien ne nous est encore acquis, semble-t-il bien, du choix de Kais Saied comme de celui du 25 juillet. Nous avons quasiment plébiscité Kaïs Saïed pour son patriotisme et son intégrité. Mais ni son action ni son projet ne paraissent clairs à ce jour. L’inquiétude est que le discours idéaliste, populiste, tranche en continu avec la réalité d’une économie en grand danger. Ce qui fâche est en nombre, oui. Le Président ne pardonne rien au parlement, aux partis et il ne prête pas tant confiance aux autres corps intermédiaires. Le parlement dissous se rebelle. Les partis apparemment, aussi. L’Ugtt menace. Pendant ce temps, on ne sait toujours pas ce que sera la décision du FMI. Les experts ne nous identifient pas, certes, encore, au cas du Liban. Mais, à ce train, c’est à craindre déjà.
Ce qui égaye, pour finir. Ramadan, bien sûr. Les prix volent pourtant. Reste que c’est longue coutume ici, on se divertit, on soigne ses mets. Les soirées concerts reprennent surtout. Médina et autres. Est-ce un bon signe pour l’été ? Pas tout à fait ; Espérons.
Le foot réjouit aussi, avec la qualification au Mondial de Qatar. De même que le tennis et la finale, hélas perdue, de Ons Jabeur à Charleston. Mais on insiste, ce n’est pas toujours la grande joie du sport. Celle de Gammoudi et de Mellouli. Nos footballeurs en sont à leur sixième qualification à la Coupe du monde, mais pas encore de deuxième tour atteint. Ons, elle, gagne des matches et des rangs au classement WTA, mais Birmingham 2021(tournoi 500) reste son unique titre. Peu. Si peu. .