Réseau ferroviaire rapide (RFR) : Un retard interminable !

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Cela fait plusieurs années que l’on annonçait le démarrage imminent d’un projet qui devrait changer le paysage du transport dans le Grand-Tunis. Mois après l’autre, les reports se succèdent sans que l’on évoque les véritables raisons d’une telle situation. Ce projet d’Etat, dont les études et les travaux ont démarré avant la révolution, tarde toujours à démarrer.

Au total, le Réseau ferroviaire rapide (RFR) facilitera le transport quotidien de plus 600 mille passagers. Avec le parachèvement des différentes lignes, il devrait être le moyen de transport collectif le plus utilisé dans le Grand-Tunis. Sauf qu’un retard inexpliqué marque le démarrage de ce projet. En fait, même le lancement de la première ligne du RFR accuse un retard de plus de trois ans, les autorités évoquent à chaque fois des difficultés financières, techniques et des entraves foncières.

«La première ligne du Réseau ferroviaire rapide de Tunis (RFR) sera inaugurée en avril 2019», avait déjà annoncé le P.-d.g. de la Société du réseau ferroviaire rapide de Tunis. Il s’agit du tronçon qui reliera Tunis-Ennajeh-Bougatfa, s’étendant sur 8,2 km avec la desserte de sept gares. 

Sauf que depuis, le projet tarde toujours à se mettre sur les rails, le ministère du Transport ne veut plus fixer une date pour son démarrage.

Alors que plusieurs centaines de milliers de Tunisiens attendent impatiemment le démarrage du RFR, le ministre du Transport, Rabie Al Majidi, a estimé, récemment, que son département travaille d’arrache-pied pour lancer la première ligne E dans les plus brefs délais. «On ne peut plus fixer une date pour le lancement effectif de cette ligne», a-t-il regretté.

Il a affirmé dans ce sens qu’actuellement les derniers tests techniques sont effectués et que certains problèmes techniques, outre les actes de vol des équipements ont retardé son lancement. Pourtant, quelques semaines avant, son département annonçait que l’inauguration de cette ligne était prévue pour la rentrée scolaire, mais il n’en est rien.

En tout cas, le ministre du Transport s’est entretenu récemment avec les représentants de la société «Colas Rail». L’entretien a porté sur le démarrage prochain de l’exploitation de la ligne E du RFR, et les dispositions à prendre pour ce faire. Il a, par ailleurs, été question des difficultés qui empêchent l’avancement des travaux sur la ligne D.

Que se passe-t-il ?

Que se passe-t-il ? Comment expliquer une telle situation marquée par un retard interminable pour lancer la première ligne de ce projet ? Combien vont attendre encore les Tunisiens pour pouvoir prendre le train ?

En effet, plusieurs facteurs expliquent cette situation. Il faut savoir tout d’abord que la ligne E est déjà fin prête sauf que son exploitation reste tributaire du parachèvement des différents tests techniques effectués actuellement. Les travaux de la ligne reliant la capitale à la région de Bougatfa (Sidi Hassine Sijoumi) ont été terminés ainsi que l’étape de l’approbation et des essais techniques des trains, des équipements et des signalisations.

La pandémie a été l’une des causes de l’arrêt pendant quatre mois des travaux de différentes lignes. Mais cette phase pandémique ne doit pas occulter les difficultés juridiques et les conflits entre la société RFR et le groupe d’entrepreneurs, qui n’ont été résolus qu’en juillet 2020, sans omettre les problèmes rencontrés avec les citoyens au niveau des indemnisations.

Il n’empêche que l’implantation de ce projet connaît dans certaines régions une résistance citoyenne. C’est le cas au Bardo où la municipalité a arrêté carrément les travaux il y a quelques mois. Une décision prise non pas comme opposition au projet, mais comme rejet de voir la ville du Bardo coupée en deux.

De nouveaux engins

Notons également que pour le lancement de la ligne E, la Sncft a réceptionné trois nouveaux trains qui seront utilisés pour assurer les voyages quotidiens des citoyens. D’une longueur de 107 m et d’un poids de 210 tonnes, les trains sud-coréens peuvent atteindre une vitesse maximale de 120 km/h. Ils sont équipés, selon la société, d’une technologie de pointe, notamment en matière de communication et de contrôle.

Le projet RFR a été lancé en 2007 et les travaux ont démarré en 2010. Il couvre 5 lignes ferroviaires d’une longueur de 85 km, reliant plusieurs quartiers du district de Tunis. Ce projet grandiose concerne plus de 2 millions d’habitants et son coût est estimé à 4.500 MD.

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Un commentaire

  1. Roger

    20/02/2023 à 14:27

    Entre les corrompus des entreprises et laxiste de la société tunisienne cela ne me rassure pas pour avenir des tunisiens dommage pour le peuple

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