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Les limites à respecter

Editorial La Presse

 

A suivre quotidiennement les polémiques interminables, les échanges contradictoires, les décisions et les contre-décisions qui marquent le paysage politique et civil national à propos de l’épineuse problématique de la levée des déchets domestiques sous lesquels croule la ville de Sfax et bientôt plusieurs autres villes où les dépotoirs actuels ne seraient plus aptes à accueillir les ordures produites chaque jour, on a le sentiment qu’il n’existe plus une autorité pour prendre la décision qu’impose la situation, qu’elle soit définitive ou temporaire.

En plus clair, il se dégage de la cacophonie qui règne actuellement à Sfax et qui se répandra, dans les jours ou semaines à venir, dans l’ensemble des régions du pays, en premier lieu dans la capitale ou plus précisément le Grand Tunis, une idée générale ou une impression qui tend à devenir une réalité, selon laquelle ce sont désormais les composantes de la société civile qui gouvernent, qui imposent leurs approches et qui — ayons le courage de le dire même si certains font tout pour étouffer les dépassements et les dérives de ces mêmes organisations et associations —  supplantent désormais les autorités publiques et les empêchent, le plus simplement du monde, dans l’impunité générale, voire par la grâce d’une certaine complicité inquiétante et incompréhensible, d’assumer la mission de gouvernance de la chose publique pour laquelle elles ont été élues (mairies) ou désignées (gouverneurs et délégués).

Et face au blocage provoqué, à tort ou à raison, par ces organisations de la société civile qui refusent jusqu’ici toutes les solutions ou qui prennent en considération les intérêts des uns et les revendications des autres et qui s’entêtent à tout refuser en prétendant parler au nom des citoyens qui ne respirent plus sous les effets des ordures et des déchets toxiques, n’est-il pas légitime de s’interroger et d’exiger une réponse convaincante : où va-t-on avec ces «forces ou représentants de la société civile» autoproclamés détenteurs de la vérité absolue et des solutions qui ne résolvent aucun problème ?

Certes, traiter ces «forces» comme des partenaires à part entière dans l’œuvre nationale de développement est un choix irréversible. Il reste, cependant, qu’il existe toujours des lignes rouges à ne jamais dépasser parce qu’il y va de l’intérêt national.

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