Faut-il remercier Alain Giresse ?… Tout plaide pour un «non» de raison

Personne ne sait si Alain Giresse va poursuivre sa mission à la tête de l’équipe nationale ou non. Tout le monde adopte la position
de l’autruche. Pourtant, on parle d’un match amical contre la Mauritanie très prochainement. Un éclaircissement de l’affaire s’impose.

Tout le système tunisien est rongé par la précarité, l’improvisation et le non-respect arrogant du travail basé sur la continuité et la longue haleine qui sont une vertu des grandes nations qui se respectent.
Ce que nous sommes en train d’endurer, surtout depuis la révolte du peuple en 2011, comme œuvres et ouvrages affectés par ce phénomène ravageur devenu le propre de la Tunisie est tout juste écœurant.
Ce n’est pas le sport qui déroge à cette «règle». Encore moins le football et l’équipe nationale. Le meilleur exemple illustrateur n’est autre que la situation actuelle qui caractérise la relation de notre fédération de football avec l’entraîneur national Alain Giresse. Car personne n’a eu l’audace et la perspicacité de trancher définitivement.
Personne ne sait si le Français va poursuivre sa mission à la tête de la sélection nationale ou non.
On peut donc en profiter pour émettre un avis objectif pour influencer une décision sage et bien réfléchie.
En fait, que reproche-t-on à Alain Giresse pour qu’il soit placé sur le banc des accusés et taxé de tous les torts visant à justifier son limogeage et par voie de conséquence son remplacement.
Lequel remplacement ne durera d’ailleurs pas longtemps comme à l’accoutumée. Et bien que le pauvre Giresse n’ait rien d’un diable, on va quand même essayer de le défendre car passer sous silence cette situation, le moins qu’on puisse dire biscornue, relève de la passivité complice. D’abord, il y a lieu de rappeler qu’Alain Giresse est une ancienne gloire du football français et même mondial. De plus, les diplômes dont il dispose et le fait qu’il, appartienne à l’école française, qui a fait ses preuves au cours des vingt dernières années, le placent dans une position plus que favorable pour entraîner n’importe quelle équipe en Afrique ou ailleurs.

Le bouc émissaire parfait
Et si on comparait ses réalisations avec l’équipe nationale et celles de ses nombreux prédécesseurs des quatorze dernières années sur le plan africain, on trouvera qu’il est le plus performant en atteignant le dernier carré en Egypte.
Il aurait pu aller plus loin s’il n’avait pas été «trahi» par les bévues individuelles à répétition de ses joueurs (Moez Hassen, Farouk Ben Mustapha, Rami Bédoui, Ferjani Sassi…).
Et Dieu sait à quel point ce genre d’«imprévus», ajouté à la très mauvaise assistance d’un staff accompagnateur qui laisse à désirer, suffit pour saper les plus sophistiquées des tactiques footballistiques. De surcroît, quand on aborde le point sensible de la qualité de nos joueurs, dont aucun ne crève l’écran, on se rend logiquement à l’évidence que le fait d’atteindre les demi-finales à la CAN est une jolie performance à mettre à l’actif de l’entraîneur et non pas des joueurs qui n’ont rien d’exceptionnel. Aucun de nos footballeurs n’arrive à la cheville de Mohamed Salah, Sadiou Mané, Riadh Mehrez ou Youssef Blaïli. Cessons donc d’avoir les yeux plus gros que le ventre et de chercher la petite bête à l’entraîneur qui ne peut en aucun cas être le bouc émissaire d’une fausse contre-performance à la CAN d’Egypte.
Le travail de continuité et la patience exigent, au contraire, de laisser le temps à cet entraîneur de poursuivre son travail et de le juger après une période raisonnable.
Par ailleurs, une rupture du contrat à mi-chemin coûterait cher à la FTF qui gère, rappelons-le, les deniers de l’Etat. Dans d’autres pays qui respectent leurs législations, un acte pareil est passible de peines très lourdes…
Amor BACCAR

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