Dans la République des chroniqueurs radio et TV autoproclamés détenteurs exclusifs de la vérité, des avocats qui prétendent connaître et expliquer, à leur façon, les rouages du système judiciaire et les pratiques y régnant actuellement et aussi bien avant la révolution, pour ne pas dire depuis l’avènement de l’indépendance et des facebookers qui répandent quotidiennement les secrets les plus enfouis aussi bien de l’opposition que des politiciens au pouvoir, fleurissent, à longueur de journée, les rumeurs les plus folles, les révélations les plus invraisemblables et les secrets qu’on sert à l’opinion publique nationale et internationale comme des vérités que l’on doit avaliser le plus simplement du monde et sur la base desquelles l’on est tenu de se positionner, de réagir et aussi d’agir.
Et dans la foulée de la campagne d’arrestation des personnalités présumées impliquées dans l’affaire de l’atteinte à la sécurité de l’Etat, les Tunisiens se sont trouvés dans l’impossibilité de savoir qui a tort ou qui a raison et aussi de saisir qui dispose effectivement de la qualité ou de la fonction officielle lui accordant l’autorité de délivrer aux médias des informations ayant un rapport direct avec la marche de l’instruction, informations ou données, qu’elles soient vraies ou fausses, pouvant influencer l’enquête et impacter, d’une manière ou d’une autre, la décision du juge d’instruction chargé de l’affaire, lors de la clôture de ses investigations et la remise de son rapport à la chambre d’accusation, à laquelle revient le dernier mot de confirmer ou d’infirmer les présomptions portées à l’encontre de quiconque.
Il est vrai que les explications approfondies ou détaillées des procédures à respecter le rappel des obligations de respect du secret de l’instruction auquel les avocats de la défense se doivent de se plier et aussi le fait de dénoncer les dérives commises par certains utilisateurs des réseaux sociaux sont de mise quotidiennement dans la mesure où plusieurs organisations, partis, juristes et communicateurs ne cessent d’appeler à ce que ces pratiques cessent afin que les affaire en question soient traitées dans les règles de l’art et conformément aux normes internationales en vigueur.
Il reste, toutefois, qu’il urge que les autorités politiques prennent la décision d’intervenir, de remettre les pendules à l’heure et de faire en sorte que cessent les dérives et les dépassements, d’où qu’ils proviennent.
samir gharbi
06/03/2023 à 14:03
Ce que vous appelez les règles de l’art, c’est « communiquer » : pour le gouvernement, c’est un devoir de tous les jours (porte-parole officiel qui intervient, qui explique, qui informe, comme le font les pays responsables, à Paris comme à Washington). Idem, pour le procureur de la République qui se doit de dire clairement (dans la limite évidemment de ses obligations) ce qu’il en est chaque fois qu’il est saisi d’une affaire. Ainsi font les Procureurs dans les pays responsables. En Tunisie, malheureusement, cela manque. La voie est rendue ainsi libre à toutes les dérives dont vous parlez.