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Mal partis !

Editorial La Presse

Le nouveau parlement a entamé son bail pour marquer une rupture, du moins de fait, par rapport à l’ancienne ARP. Mais on a bien remarqué que cette première plénière n’a pas manqué de ratages dont certains peuvent être compréhensibles mais d’autres condamnables et injustifiables.

Les nouveaux députés n’ont pas mis beaucoup de temps pour chauffer la salle, et pour exprimer leurs dissensions, eux qui viennent de différents courants et partis qui n’ont pas forcément les mêmes intérêts et tactiques. Le vote pour l’élection du président du parlement et de ses deux adjoints a montré que l’on n’a pas beaucoup changé par rapport au passé avec des alliances de dernière minute et des tractations dans les coulisses avant le second tour. Peut-être bien que c’est le jeu politique tout simplement  qui exige souvent des ruses et des ententes  qui peuvent tourner facilement en transactions.

Mais le fait d’interdire l’accès aux médias privés et de laisser juste les médias publics couvrir les travaux, est une énorme et inutile erreur. A l’origine, une députée qui, on ne sait de quel droit, a agi en solitaire appuyée par quelques-uns de ses collègues pour prendre cette décision, en manquant de respect aux autres qui n’ont pas apprécié le fait d’être marginalisés. Qui l’a poussée à le faire ? Comment peut-elle prétendre avoir un droit pareil ? Les urnes l’ont vite réprimandée avec un petit score exprimant la gronde des députés pour cette erreur de trop envers les médias. Une chose est sûre, les médias ne sont pas responsables de la décadence du parlement par le passé, ce sont les acteurs politiques et la conjoncture basée sur la répartition opportuniste du pouvoir qui le sont. Laissons donc les journalistes faire leur travail, SVP !

A ce nouveau parlement privé de nombre de pouvoirs, notamment le contrôle de l’exécutif, de mieux se relancer et d’agir, par le travail et le minimum de dissensions et de rixes, pour rehausser l’image du pouvoir législatif. Une chose est sûre aussi, il n’y a pas de parlement démocratique dans le monde qui soit calme et détendu. Au contraire, les débats enflammés témoignent de la vivacité et du dynamisme intraparlementaires. Ce sont les excès et les dépassements qu’on doit condamner, et non la frénésie et l’intensité des débats et des bras de fer politiques légitimes.

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