L’Ugtt célèbre la fête du travail : Un message rassembleur

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«Nous rejoignons le Président de la République dans ses positions refusant toute réforme qui met en péril la situation des Tunisiens et toute décision qui appauvrit les citoyens», insiste Taboubi, S.G. de l’Ugtt.

C’est au cœur d’une tension inédite avec les autorités que la Centrale syndicale a fêté, hier, le 1er mai, tout en rappelant la délicatesse de la situation socioéconomique du pays et la complexité de la donne politique, chose qui complique, selon ses positions, le quotidien des travailleurs.

Lors d’un grand rassemblement au Palais des congrès de Tunis, les différents syndicalistes représentant plusieurs secteurs d’activité sont venus célébrer la fête de travail. Si, dans cette grande salle, l’ambiance était festive, plusieurs troupes musicales et artistes ont animé un spectacle, les messages politiques adressés par les responsables de l’Union, dont notamment son secrétaire général, Noureddine Taboubi, étaient nombreux.

Mais avant que le secrétaire général de l’Ugtt, ne prenne la parole, plusieurs slogans ont été lancés, notamment «pour défendre la crédibilité des négociations et protéger le dialogue national contre toute atteinte».

Les syndicalistes ont également estimé que «l’économie sociale et solidaire est le choix d’un développement juste et d’un travail décent», insistant sur le fait que «la souveraineté nationale est une ligne rouge».

La réforme du système éducatif, la révision de la carte sanitaire et la réforme des caisses sociales ont été également au cœur de ces revendications.

En présence des premiers responsables de l’Ugtt ainsi que des anciens secrétaires généraux, Taboubi a centré son discours autour de la question du dialogue national qu’il juge vital. Pour lui, la situation dans le pays n’est plus en mesure de supporter plus de tension et d’adversité politiques. «Aujourd’hui nous n’avons plus aucun choix, le dialogue national est une question vitale pour le pays», a-t-il estimé tout en ajoutant que «l’initiative portant sur cette question sera présentée prochainement au Président de la République en dépit de ses positions refusant tout dialogue».

Il a rappelé encore une fois que la Centrale syndicale est toujours prête au dialogue pour préserver les intérêts du pays et défendre sa souveraineté. «L’absence de dialogue est en train d’instaurer une culture d’exclusion et de division au sein du pays», a-t-il encore dit.

crédit photo : © Abdelfatteh BELAID

Saïed et l’Ugtt sur la même longueur d’onde ?

Outre cet appel au dialogue, le chef de l’Ugtt a entamé son discours en valorisant les dernières positions du Président de la République quant aux négociations avec le Fonds monétaire international (FMI).

Taboubi a rappelé que le Président de la République s’oppose à toute réforme qui peut nuire au pouvoir d’achat des Tunisiens ou à la stabilité du pays. «Nous rejoignons le Président de la République dans ses positions refusant toute réforme qui met en péril la situation des Tunisiens et toute décision qui appauvrit les citoyens», a-t-il insisté.

Revenant sur les négociations entre la Tunisie et le FMI, le secrétaire général de l’Ugtt a affirmé que la Centrale syndicale ignorait toujours le contenu de ces accords, réfutant les politiques d’exclusion et le manque de transparence dans ce dossier. «Nous devons tirer toutes les leçons de ce dossier. La Tunisie est un pays souverain et nous n’avons aucune intention de céder les entreprises publiques ni de tolérer la moindre décision qui nuit aux intérêts des travailleurs», a-t-il martelé.

«Il est temps d’appliquer les conventions signées»

«Le rassemblement de toutes les forces vives du pays autour d’un projet national qui réponde aux attentes du peuple tunisien est la seule voie de salut», a souligné le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail.

Taboubi a réitéré l’importance de lancer un dialogue national basé sur la transparence et la participation effective de toutes les forces vives du pays pour l’intérêt du pays afin d’élaborer un projet national de réformes fondé sur la rupture avec le modèle économique actuel, les ressources propres et la création de richesse.

D’après Taboubi, après une pause au mois de Ramadan, il est temps de reprendre les mouvements de protestation pacifiques pour défendre les droits économiques et sociaux des travailleurs.

Dans ce contexte, il a appelé le gouvernement à mettre en œuvre toutes les conventions signées avec la Centrale syndicale pour garantir les droits économiques et sociaux des travailleurs dans tous les secteurs. Taboubi a souligné l’importance du respect du droit syndical et la garantie de l’indépendance de la justice et d’une presse libre, réaffirmant l’attachement de l’Ugtt à la démocratie et à la liberté.

«Dans le contexte actuel marqué par la hausse des prix et la détérioration du pouvoir d’achat, il est temps d’appliquer les conventions signées pour la majoration des salaires outre la révision annuelle du salaire minimum garanti, l’augmentation de la subvention accordée aux familles démunies et la majoration des pensions de retraite», a-t-il indiqué.

«Il est aussi temps de prendre une décision pour sauver l’année scolaire et donner aux enseignants leurs droits», a-t-il encore ajouté.

Taboubi a assuré que l’arrestation et le harcèlement des syndicalistes et le lancement de campagnes de dénigrement contre la Centrale syndicale ne contraindront pas l’Ugtt à poursuivre le militantisme pour de nouveaux acquis et droits appelant à libérer les syndicalistes détenus et à arrêter les poursuites judiciaires à leur encontre.

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