Des pénuries à grande échelle frappent la Tunisie depuis des mois. Les citoyens vivent désormais au rythme des carences : pain, sucre, café, semoule, riz, farine et autres produits de consommation qui font partie des produits les plus manquants dans les rayons des supermarchés. La flambée des prix des produits alimentaires et les pénuries en série se font sentir de plus en plus, ces jours-ci. Alors que de nombreux produits de base, en particulier alimentaires, manquent depuis déjà plusieurs mois, les autorités ont déclaré la guerre aux spéculateurs, accusés de provoquer le phénomène ou du moins de l’amplifier.
La hausse vertigineuse des prix et la tension sur certains produits ont rendu la situation suffisamment préoccupante pour pousser, maintes fois, le Président Kaïs Saïed à réunir autour d’une même table, le Chef du gouvernement, les ministres de l’Intérieur, du Commerce et de la Justice. Objectif : examiner l’état actuel du marché, les perturbations dans la distribution de certains produits de consommation, établir le diagnostic des dysfonctionnements, exhortant ainsi le gouvernement à travailler dans le but de garantir la stabilité et la disponibilité des produits alimentaires, notamment ceux qui sont subventionnés, tout en luttant contre la spéculation sous toutes ses formes. Le doigt accusateur est pointé vers les spéculateurs et les milieux de la contrebande organisée qui sont à l’origine de l’instabilité et du dysfonctionnement du marché.
Dans ce même contexte, le Chef de l’Etat a appelé, avant-hier, à «l’application de la loi à l’encontre de ces individus qui provoquent des crises au quotidien dans le but d’envenimer les situations économiques et sociales». Il a même ordonné à la ministre de la Justice d’engager des poursuites contre les monopoleurs et les spéculateurs parmi les distributeurs opérant dans le secteur des céréales, conformément aux dispositions du décret-loi portant sur la lutte contre la spéculation illicite.
Le stratagème des spéculateurs mis à nu
Cette volonté de l’Etat de lutter fermement contre ce phénomène de spéculation n’est plus à démontrer. Les spéculateurs sont avertis : la loi punit tout stockage de marchandises visant à provoquer une pénurie ou une perturbation des approvisionnements au niveau du marché et ceux accusés de crime économique organisé, de détournement de produits de large consommation et de pratiques commerciales frauduleuses.
Les citoyens, eux, ont pourtant dénoncé à maintes reprises l’accentuation de la crise qui s’est faite surtout ressentir au niveau des produits de première nécessité, à savoir le pain, l’huile de table, la farine, la semoule, ou encore le lait dont les prix se sont envolés face à la rupture des stocks, sans parler des fruits et légumes que les Tunisiens produisent mais ne peuvent plus se permettre d’acheter.
Depuis des années, la question de la flambée des produits alimentaires de base (viandes, fruits et légumes et fruits) ne cesse d’alimenter le débat. Tandis que la plupart expriment leur incompréhension et leur désarroi, d’autres cherchent à pointer du doigt les coupables et à trouver des solutions. Et lorsqu’il s’agit de désigner qui se cache derrière une situation de hausse des prix qui n’obéit à aucune logique commerciale, la figure sinistre du spéculateur n’est pas bien loin.
La préservation du pouvoir d’achat des ménages est toujours en ligne de mire. De vastes opérations de contrôle et d’inspection devraient être lancées par le ministère du Commerce, mobilisant des brigades de contrôle à travers le territoire national pour veiller à l’approvisionnement du marché, contrecarrer les pénuries à travers le pays, et contrôler régulièrement les prix pour que la loi soit appliquée dans toute sa rigueur.
Le monopole de marchandises, un phénomène à combattre
L’autre infraction sur le terrain est le monopole exercé par certains grossistes sur les produits de base (semoule, farine, blé dur et tendre, riz, café…). Des quantités importantes sont stockées au niveau de ces commerces.
De petites quantités sont proposées à la vente. Des mesures urgentes seront prises par les autorités pour protéger le pouvoir d’achat, en approvisionnant le marché national en ces denrées alimentaires de grande consommation qui connaissent une flambée des prix au grand dam des ménages. Ces mesures visent aussi à renforcer les mécanismes de contrôle et de suivi pour traquer les spéculateurs. En effet, il a été convenu de créer des équipes communes de travail sur le terrain qui mèneraient des campagnes de contrôle inopiné auprès de toutes les personnes concernées au niveau central et régional, et de créer un salle d’opérations pour un suivi en temps réel. Par ailleurs, l’implication du citoyen dans la lutte contre les pratiques spéculatives, notamment, devient plus que nécessaire. C’est le premier acteur en mesure de réguler le marché, en adaptant son comportement d’achat. Des experts ont plaidé pour le développement de la grande distribution et la numérisation des différentes opérations, pour en finir avec les cas de monopole et de spéculation.
Selon le dernier bulletin publié par l’Institut national de la statistique (INS), consacré à l’indice des prix à la consommation du mois de juillet 2023, le taux d’inflation s’est légèrement replié à 9,1%, contre 9,3% au mois de juin 2023. Les prix à la consommation ont augmenté de 0,7%, en juillet 2023, après une hausse de 0,4%, le mois précédent. Malgré cette accélération de la hausse mensuelle des prix à la consommation, l’inflation a reculé en raison de la décélération du rythme d’augmentation des prix, entre juillet et juin de cette année par rapport à la même période de l’année dernière, selon l’INS.
Etant à l’écoute des doléances des citoyens dans ce contexte de cherté de vie, due notamment aux retombées inflationnistes de la crise économique mondiale et aux perturbations des chaînes d’approvisionnement, du fait de la guerre russo-ukrainienne, le Chef de l’Etat appelle l’exécutif à « déployer avec plus d’énergie les leviers de contrôle et agir pour arrêter la spirale haussière des prix et lutter contre toutes les tentatives d’attiser les tensions sociales en persécutant les citoyens en s’attaquant à leurs besoins vitaux ». En effet, la hausse substantielle des prix des produits alimentaires demeure jusqu’à aujourd’hui le sujet de préoccupation dominant dans les conversations quotidiennes des citoyens.
riri
17/08/2023 à 13:00
LE pays traverse une crise majeure de ses finances publiques, il manque 5 milliards USD au budget de 2023, le dinars et en baisse (renforçant notre dette en devise et augmentant le prix des importations), les prix internationaux sont en hausses. Les exportateurs étrangers se plaignent des délais de paiement en Tunisie, l’Etat doit plusieurs centaines de millions de DT aux entreprises publiques (Tunisair, office des céréales etc.) depuis des lustres et ces dernières ne peuvent plus importer à crédit (plus aucun aéroport ne remplacera une pièce détachée d’un avion Tunisair tant que l’arent n’est pas envoyé).
Et vous vous nous parlez de méchant loups et de spéculateurs et pas un seul mot sur les problèmes financiers massifs du pays??
vous êtes une honte pour des journalistes et feriez mieux de rester chez vous plutôt que de « travailler » de la sorte. comment dormez vous la nuit avec tant de malhonnêteté?