L’avenir sera ce que nous en ferons

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Editorial La Presse

Une étude réalisée par le bureau des Nations unies à Tunis, par l’OIT et le Pnud a révélé que plus d’un jeune Tunisien sur quatre n’est inscrit ni dans le système de l’enseignement ni dans une formation quelconque, ni encore actif dans le marché de l’emploi. 

Des enquêtes similaires sont faites régulièrement. Celle-ci a le mérite de la précision, proposant des chiffres actualisés de la réalité tunisienne. Particulièrement sur la tranche des 15- 29 ans des régions de Gafsa, Kairouan, Monastir et Sidi Bouzid. Il en ressort que les trois quarts des sondés ont interrompu leurs études au lycée ou à l’université, sans avoir obtenu de diplômes. de ces jeunes, 45% ne sont pas scolarisés ni ne travaillent depuis plus de 5 ans. Hors circuit, ils sont vulnérables et d’autant plus facilement tentés par la délinquance ou la radicalisation, que de construire leur vie pas à pas, étape par étape.

La plupart des jeunes, réunis dans le cadre de cette journée d’étude qui œuvre à faciliter leur transition vers l’emploi, présentent des dénominateurs communs : conditions de vie familiales économiques et sociales difficiles, difficultés d’apprentissage et qualifications quasi nulles pour l’emploi. Sachant que le secteur agricole n’attire pas ou peu cette jeunesse, le considérant comme sous-payé, éreintant et peu valorisant. D’une année à l’autre, en perte de repères et de perspectives d’avenir, ils viennent augmenter le nombre de chômeurs.

Non diplômés, non qualifiés, non intégrés dans aucun groupe social ou professionnel, les jeunes chômeurs se tournent donc vers l’alternative dans l’air du temps, l’émigration clandestine. Tentés qu’ils sont par les récits enjolivant la vie en Europe faite de distractions et d’argent facile.

La question récurrente qui se pose : que faire de ces jeunes ? La solution miracle n’existe pas. Mais comme il est plus facile d’anticiper les problèmes avant qu’ils ne se produisent que de les traiter après, il est vivement recommandé, énonce l’étude, de les prendre en charge dès leur plus jeune âge, au début de leur cursus scolaire, jusqu’à ce qu’ils obtiennent un diplôme.

Après le décrochage scolaire, particulièrement s’il dure longtemps, il est encore plus difficile de les ramener sur les bancs de l’école ou de les former à un métier. Eux, déjà adultes et sans rien pour l’avenir, ont tendance à reproduire ce même schéma de vie dans les mêmes milieux frappés du sceau du déterminisme social. Encore une fois, donc, la responsabilité qui incombe au service public d’éducation est énorme, décisive. Désormais, l’avenir de la nation tunisienne sera ce qu’en feront ses écoles.

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